Le Niger a décidé de reprendre en main la gestion de son approvisionnement en eau potable en mettant fin au contrat d’affermage qui le liait au géant français Veolia et à sa filiale SEEN. La Nigérienne des eaux, une compagnie d’État, sera désormais chargée de l’exploitation de cette ressource cruciale. Cette décision survient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Niamey et Paris.
La bataille autour de l’eau avait déjà débuté en février, lorsque l’ancien ambassadeur français, Sylvain Itté, avait tenu des propos controversés. Ces déclarations faisaient suite à des partenariats renforcés entre le Niger et la Russie, agaçant ainsi le diplomate français. Invitant les habitants à “arrêter de boire de l’eau, puisqu’elle est européenne”, les commentaires de l’ambassadeur avaient provoqué un tollé et suscité l’indignation.
Ces paroles avaient également déclenché une réaction ferme de personnalités influentes, notamment l’ancien sénateur ivoirien Jean-Baptiste Pany, qui avait souligné l’importance cruciale de l’uranium nigérien dans le fonctionnement des centrales nucléaires françaises. L’ambassadeur Itté avait finalement présenté des excuses, mais son mandat s’était terminé peu de temps après, les nouvelles autorités nigériennes demandant son rappel à Paris.
La rupture du contrat d’affermage avec Veolia marque une étape significative dans la volonté du Niger de prendre le contrôle de ses ressources stratégiques. La Nigérienne des eaux, en tant que société d’État, sera responsable de la gestion de l’eau potable à partir du 1er janvier, date à laquelle le contrat actuel arrivera à échéance.
Cette décision intervient dans un contexte où de nombreux pays africains réévaluent leurs relations avec la France et cherchent à renforcer leur souveraineté sur des secteurs clés tels que l’eau, l’énergie et les ressources naturelles.
La France, qui a historiquement eu une influence significative dans certaines régions d’Afrique, voit désormais ses relations avec ces pays évoluer, reflétant un changement dynamique dans les équilibres diplomatiques.
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