Depuis 2011, et même avant, la Tunisie a largement emprunté tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, suivant une politique d’endettement excessive. Cela explique pourquoi la Tunisie a atteint un niveau d’endettement intérieur et extérieur qui dépasse les normes, entraînant à plusieurs reprises la révision de la note souveraine du pays, a déclaré aujourd’hui l’économiste Ezzeddine Saïdane au micro de Tunisie Numérique.
Notre intervenant a expliqué que recours excessif à l’endettement n’a pas été accompagné de réformes.
“Le report des réformes a engendré une situation économique et financière extrêmement complexe, difficile à gérer. Il est important de rappeler que les budgets de l’État pour 2021 et 2022 étaient basés sur un accord conclu avec le FMI d’une valeur de 1,9 milliard de dollars. Le fait que nous n’ayons pas obtenu ce crédit a empêché la Tunisie de mobiliser de nouvelles ressources en devises“, a-t-il souligné.
Comment pouvons-nous compter sur nos propres moyens ?
“Si nous continuons à voir le budget de l’État augmenter alors que l’économie ne croît que très faiblement, à moins de 1 %, comment pouvons-nous espérer couvrir nos dépenses ?
Allons-nous persister dans cette politique d’endettement, ou bien allons-nous entreprendre des réformes pour que l’économie tunisienne devienne une économie qui crée de la richesse?
La question qui se pose est la suivante : quelles réformes devons-nous entreprendre, avec quel plan d’action, et quelles priorités ?
De plus, le budget de l’année 2024 sera-t-il un budget axé sur le sauvetage et la croissance économique, ou bien servira-t-il principalement à couvrir les dépenses, comme les années précédentes ?“, s’est-il interrogé.
Saïdane a ajouté que l’État est le principal employeur, investisseur et consommateur.
“Si nous continuons à consacrer nos ressources aux dépenses courantes, nous ne pourrons pas compter sur nos propres richesses“, a conclu l’expert en économie.
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