Le monde sera confronté, suite à l’épidémie du coronavirus (COVID-19), à une crise financière d’une rare importance. Cette crise se propagera à l’ensemble des marchés financiers et entraînera un risque systémique majeur.
En Tunisie, il est difficile de prédire l’impact qu’aura la crise du coronavirus sur notre économie mais les implications négatives de cette situation seront conséquentes. Surtout que notre cher pays a procédé au renforcement du service public de la santé et des systèmes de protection sociale avec comme conséquence d’augmenter durablement les dépenses publiques. Plaçant ainsi les vies humaines au-dessus des intérêts financiers.
Notre Tunisie se trouve dans une position où il n’est plus convenable de se contenter du statu quo. L’Etat doit prendre des actions sérieuses de lutte contre la corruption afin d’avoir avoir suffisamment de ressource pour faire face à cette épidémie. Le coût de la corruption actuellement représente 54% du PIB de la Tunisie. Aujourd’hui, l’arsenal juridique en matière de lutte contre les malversations s’est renforcé en quantité mais la qualité est faible. Le peuple tunisien aspire à construire une société exempte de toute forme de détournement et de favoritisme. Il aspire surtout à une bonne gouvernance et à une bonne gestion des fonds publics.
La Tunisie est entrée dans une ère où d’importantes décisions doivent être prises. Notre destin est entre nos mains. Le pays est dos au mur. Il n’y a pas de place pour les opportunistes, les zèles et les carriéristes. Il faut séparer le bon grain de l’ivraie. Seuls l’audace et le sens du sacrifice nous sauveraient tous de l’abîme économique et social qui est en train de s’ouvrir sous nos pieds.
Amine BEN GAMRA. Expert Comptable. Commissaire Aux Comptes. Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie.
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