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Entreprises publiques : Un gros gâteau très couru, les grands mangent les petits

Entreprises publiques : Un gros gâteau très couru, les grands mangent les petits

Les entreprises publiques sont peut-être un boulet pour les finances du pays, un puits sans fond qui aspire des deniers publics mais pour certains ça reste une affaire très juteuse. Je parle des experts comptables. Très peu de gens savent ce que ces derniers font derrière les murs des boîtes publiques. Et bien ce sont eux qui font office de commissaires aux comptes, qui valident les comptes des entreprises publiques au nom de la reddition des comptes. Mais ce qu’on sait moins ce sont les gros enjeux de cette affaire, quelques centaines de milliers de dinars de rémunérations qui valent bien quelques manoeuvres pour évincer la concurrence…

Vous ne l’entendrez peut-être pas parce que ces Messieurs/Dames sont trop fins pour étaler leur linge sale en public – enfin, pour le moment -, mais le fait est que les nouvelles dispositions encadrant les marchés du commissariat aux comptes détonnent. Le changement qui fait le plus polémique c’est l’obligation de présenter 24 références dans les entreprises publiques et privées pour espérer être désigné commissaire aux comptes. On est passé de 12 références à 24, du simple au double, comme ça, sans aucune explication rationnelle…

Comment voulez-vous que les jeunes experts comptables n’y voient pas une stratégie à peine déguisée pour les éjecter de contrats très juteux ? Pour afficher 24 références il faut avoir entre 15 et 20 ans au compteur, ce qu’un jeune expert comptable peut difficilement avoir. Cette barre est quasiment impossible à atteindre, en sachant que même les rares qui le peuvent se heurtent parfois au refus des entreprises de délivrer les documents. Bref, c’est littéralement kafkaïen.

Pendant que le gouvernement se débat avec le casse-tête des entreprises publiques – privatisation totale ou partielle, petite ouverture de capital, statu quo, etc. ? – d’autres se livrent à des empoignades pour rester dans l’orbite de ces vaches à lait. Reste à savoir si ces changements ont été introduits à dessein pour donner tous les gros morceaux aux experts comptables seniors. Qui aurait pu imaginer un tel stratagème pour éjecter les jeunes loups de “la caste” des commissaires aux comptes ?

Ce qu’on sait c’est que le haut comité des contrôleurs d’Etat relève de la présidence du gouvernement, et donc tout ce qui se fait dans ce microcosme n’échappe pas, en principe, à la sagacité des services de Najla Bouden. Sauf qu’à la Kasbah aussi il y a de graves anomalies que personne n’a daigné expliquer à l’opinion publique. Et sur cette affaire de commissariat aux comptes comme sur le fait que Bouden n’a pas jusqu’ici de directeur de cabinet on n’aura pas plus d’explications. Idem pour les autres étrangetés, jusqu’au palais de Carthage. Ainsi va la Tunisie…

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