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Erdogan écrase encore Poutine et passe : la République du Nagorny Karabakh rayée de la carte…

Erdogan écrase encore Poutine et passe : la République du Nagorny Karabakh rayée de la carte…

Dans cette planète en pleine reconfiguration géopolitique, avec une refonte totale des rapports de force, il n’y a pas de place pour les faibles ; ceux qui tombent se font écraser et la caravane passe. La République séparatiste autoproclamée du Nagorny Karabakh, nichée dans le territoire azerbaïdjanais mais majoritairement peuplée d’Arméniens, a perdu sa guerre et en tire les conséquences. Les séparatistes ont annoncé ce jeudi 28 septembre leur auto-dissolution et celle de toutes les institutions de l’enclave à partir du 1er janvier 2024…

“Nettoyage ethnique” Oui, et alors ?

Le décret paraphé par le leader de cette enclave, Samvel Chakhramanian, mentionne la dissolution «de toutes les institutions gouvernementales et organisations (…) au 1er janvier 2024» et acte que «la République du Nagorny Karabakh (Artsakh) cesse son existence». Le rêve d’autonomie aura tenu 30 ans, durant lesquels l’Azerbaïdjan n’a pas cessé de provoquer ce bout de territoire qu’il a toujours considéré comme un cancer en son sein et qu’il a tout fait pour anéantir.

Nettoyage ethnique” vous avez dit ? Oui et d’ailleurs Bakou ne s’en cache même pas, enhardi par le soutien sans faille et ostensible de la puissante Turquie. Et c’est bien connu : le président Recep Tayyip Erdoğan ne lâche pas ses amis… enfin, sauf quand ses intérêts supérieurs lui dictent le contraire. Là en l’occurrence il a vu d’un très bon oeil la disparition de ces sécessionnistes qu’il ne supportait pas. Et d’ailleurs Erdoğan ne bénit jamais les séparatistes, quels qu’ils soient, les Kurdes de Turquie, qu’il traque jusqu’en Finlande et en Suède, en savent quelque chose.

Les séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh ont été écrasés par l’armée d’Ilham Aliev en à peine vingt-quatre heures, une défaite fulgurante qui a entraîné une capitulation immédiate. Pourtant les troupes russes étaient censées jouer “les soldats de la paix” pour s’interposer entre les deux belligérants, pour que chacun reste tranquillement chez soi. A l’arrivée Moscou a laissé faire Aliev, la Russie qui est officiellement, rappelons-le, une alliée de l’Arménie…

La vie des soldats russes ne vaut rien…

Même quand les 6 soldats russes ont été tués – accidentellement dit-on – durant l’assaut des troupes azerbaïdjanaises Vladimir Poutine n’a pas bougé un cil. Bakou s’en tirera avec de simples excuses officielles présentées au maître du Kremlin. Une preuve de plus que la vie de ses soldats ne pèse rien à ses yeux, en Ukraine, dans le Haut-Karabakh ou ailleurs. L’existence du Nagorny Karabakh, qui a proclamé son indépendance après la disparition de l’URSS il y a plus de trente ans, prend fin dans l’indifférence générale.

L’Arménie, qui a fait ce qu’elle a pu durant des décennies, n’a pas mobilisé son armée cette fois-ci ; et puis de toute manière l’Azerbaïdjan en aurait fait une bouchée, comme en 2021-2023, une bataille qui s’était terminée par des concessions territoriales. Erevan cette fois a préféré limiter la casse. Elle a fait profil bas alors que le parrain de l’adversaire, Erdogan, multipliait publiquement les gages de soutien de l’intervention militaire ; le 25 septembre il s’est rendu dans l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan pour célébrer la «victoire» sur les “terroristes” et lancer avec Ilham Aliev l’installation d’un gazoduc de 85 kilomètres qui fera la jonction avec l’est de la Turquie.

Bref, les deux parties regardent l’avenir pendant que l’Arménie se débat dans un flot de réfugiés qu’elle n’a pas les moyens d’intégrer. Près de la moitié de la population arménienne du Nagorny Karabakh – près de 65 000 personnes, sur 120 000 au total – s’est déjà ruée vers la mère patrie en dépit des assurances du vainqueur sur le respect de leurs droits. A terme l’enclave se videra complètement. De toute façon ça n’a plus aucune importance, la République n’existe plus et ceux qui s’entêtent à y rester seront des citoyens azerbaïdjanais de seconde zone.

Erdogan l’a fait, refait et re-refait

Erdogan in fine a imposé sa volonté à Poutine, et ce n’est pas la première fois. En 2015 Moscou n’avait pas moufté quand la Turquie avait abattu un avion de combat russe qui aurait violé son espace aérien. Comme il n’avait pas pipé mot quand en 2019 l’armée turque avait fait une incursion en Syrie, la chasse gardée de Poutine, pour y pulvériser des rebelles kurdes. Et maintenant ces bateaux de céréales qui filent vers Istanbul alors que le blocus naval russe sur le blé ukrainien bat son plein.

Le président turc fait ce qu’il veut et les droits qu’on ne lui accorde pas il les prend. C’est le seul qui inspire de la terreur au Kremlin et ça ne s’explique pas uniquement par son statut de membre de l’OTAN, il y a surtout le fait qu’Erdogan est le seul à oser parler le même langage que Poutine : Celui de la force brute et brutale, et tant pis pour ceux que ça offusque…

 

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