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Erdogan “enterre” définitivement l’islam politique : Un contrat historique avec “l’ennemi”, MBS

Erdogan “enterre” définitivement l’islam politique : Un contrat historique avec “l’ennemi”, MBS

Pour le président turc Reccep Tayyip Erdogan, on le sait, tout a un prix : l’adhésion de la Suède à l’OTAN, la paix avec les ennemis historiques du Golfe, le rapprochement avec le «Grand Satan israélien» – c’est Ankara qui a soutenu ça durant des décennies -, etc. Erdogan monnaye tout depuis qu’une crise économique sans précédent frappe son pays, notamment l’inflation qui atteint des sommets et la monnaie dont la valeur a fondu. Tout ça ne laisse pas beaucoup de place à la morale et aux grands idéaux. Erdogan les a rangés pour aller à la pêche dans les pays du Golfe…

Il est attendu aux Émirats arabes unis, troisième et ultime étape d’une grande tournée menée tambour battant avec 200 chefs d’entreprises turcs. L’Arabie saoudite a été sa première destination et il n’y est pas allé pour rien. Des contrats dans des secteurs tels que la défense et l’énergie ont été signés sur place.

C’est la deuxième visite du président turc à Riyad, il vient bétonner les dossiers défrichés il y a un an. Les deux pays viennent de très loin. L’Arabie saoudite a toujours perçu la Turquie comme le grand artisan des terrifiants printemps arabes, en tant que soutien des Frères musulmans – avec le Qatar. Le conflit entre Riyad et Ankara a duré plus de 10 ans et a atteint son paroxysme en 2018, quand le journaliste Jamal Khashoggi a été atrocement assassiné au consulat saoudien à Istanbul…

Erdogan avait juré – mais il n’était pas le seul, le président américain Joe Biden aussi – de le faire payer très cher à l’Arabie saoudite. L’affaire s’est dégonflée comme une baudruche, à Ankara comme à Washington. Les emportements et foudres d’Erdogan sont très loin des sujets débattus lors de cette tournée dans le Golfe. Les temps ont changé, surtout après les séismes qui ont mis la Turquie à genoux.

Avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) le président turc a parlé drones, notamment la petite merveille de l’industrie de défense turque : le fameux TB2 Bayraktar, qui s’est fait une réputation dans la guerre en Ukraine, confie une source au fait des négociations à Riyad. L’entreprise Baykar, dont l’un des dirigeants n’est autre que le gendre d’Erdogan, annonce son plus gros contrat d’exportation dans l’histoire de la Turquie, beaucoup plus que les 367 millions de dollars rapportés par le marché conclu en juin avec le Koweït.

L’argent, encore plus, toujours plus… C’est ce langage là que veut entendre désormais la Turquie, et non les fantômes du passé, animés par des idéologies qui ne nourrissent plus. Mais de ce point de vue Erdogan n’est pas isolé, loin de là, le président français Emmanuel Macron aussi, même si les deux hommes n’ont jamais été de grands amis pour des tas de raisons…

 

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