Economie

Exclusif : Le plan des réformes de la BCT à l’horizon de 2026 (1/2)

Exclusif : Le plan des réformes de la BCT à l’horizon de 2026 (1/2)

La Banque Centrale de Tunisie (BCT) vient d’élaborer une feuille de route intitulée « La situation économique en Tunisie, entre résilience et impératif des réformes » retraçant les axes majeurs d’un plan quinquennal de reformes s’étalant sur la période 2022 – 2026 et permettant d’assurer la stabilité monétaire et financière au pays.

« Tunisie Numérique » s’est procuré en exclusivité une copie du plan de la BCT afin de présenter ses grandes lignes.  

Grandes lignes des réformes

La feuille de route de l’institut d’émission s’articule, au fait, autour de quatre axes à savoir : le diagnostic de la conjoncture économique nationale, l’impératif des réformes, les réformes relevant de la banque centrale de Tunisie et les efforts de la BCT pour améliorer l’accès au financement des entreprises.

Le document de la BCT assure qu’il est attendu un élargissement du déficit courant, en 2022, de 3% du PIB (9,5% contre des prévisions initiales de 6,5%), ce qui correspond à environ 4,5 milliards de dinars répartis entre 2 milliards au titre du déficit énergétique, 1,5 milliard engendré par l’importation des produits de première nécessité, 0,5 milliard relatif à l’effet d’appréciation du dollar et 0,5 milliard de dinars lié à l’effet décélération de la croissance de la zone euro.

On note aussi, l’accès limité aux financements extérieurs après 2020 ce qui a entrainé leur compensation par des financements intérieurs en raison des difficultés de leur mobilisation vu l’absence d’accord avec le FMI.

Pour le financement du budget de l’Etat, la mobilisation des ressources extérieures au terme du mois de septembre 2022 est de moins de la moitié de l’enveloppe prévue dans la LF 2022 (12652 MD).

Cependant, de nouveaux défis à la suite du conflit russo-ukrainien se posent notamment en ce qui concerne le durcissement des conditions financières internationales liées entre autres au resserrement des politiques monétaires, l’appréciation du dollar, etc. Ceci peut compliquer davantage la situation des pays émergents endettés tels que la Tunisie, d’après la BCT.

Défis de la politique monétaire

La BCT rappelle, à ce niveau, l’orientation quasi-généralisée des banques centrales vers le resserrement de la politique monétaire au cours des derniers mois dans un contexte marqué par une forte accélération de l’inflation dans le monde qui a atteint des pics historiques.

Elle souligne concernant la situation en Tunisie que les crédits au secteur privé ont enregistré une accélération de 5,5% à fin septembre 2022 contre 1,7% en 2021. Cette évolution reflète essentiellement la hausse crédits à court terme.

L’augmentation des crédits aux entreprises privées a profité essentiellement aux secteurs des industries manufacturières et du commerce. Les crédits à moyen et long terme ont connu une baisse de 213 MD.

Au volet de réformes qui permettront d’inverser les trajectoires, la BCT évoque une évolution favorable attendue au niveau du profil du solde primaire et de la dette publique (en % du PIB) avec des prévisions basées sur une nette baisse du déficit primaire à moins de 2% du PIB à l’horizon de 2026 et ce, parallèlement à un taux d’endettement maîtrisé à moins de 80% du PIB.

De même le solde courant se situera aux alentours de 4% du PIB fin 2026 et la structure du budget entre 2022 et 2026 connaitra un fort ajustement avec une évolution remarquable des dépenses du capital à 6 milliards de dinars et une amélioration des transferts monétaires à près de 4 milliards de dinars. Le taux d’inflation moyen baissera, à son tour, à moins de 6%.

La BCT a simulé dans son plan de réformes l’impact du Staff-Level Agreement (SLA) sur le risque pays tout en mettant en avant les réformes qu’elle a engagées.

Sous cet angle, l’institut d’émission assure au volet « Politique Monétaire et de changes » la migration attendue, à l’horizon 2026, vers un régime de ciblage de l’inflation, le renforcement de la consécration de l’indépendance de la banque centrale dans la conduite de sa politique monétaire et son adoption d’une politique monétaire pro-active pour lutter contre les nouvelles hausses de l’inflation sous-jacentes.

Par ailleurs, les reformes porteront sur la simplification de la réglementation des changes et ce, à travers l’ajustement du cadre réglementaire et la levée progressive des contrôles, tout en tenant compte des conditions et des politiques macroéconomiques et du secteur financier et ce, dans l’objectif de créer un environnement propice aux investissements et aux opérations commerciales.

A suivre.

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