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France : la présidente du Parlement obligée de lâcher Netanyahu, s’il vient on devra l’arrêter

France : la présidente du Parlement obligée de lâcher Netanyahu, s’il vient on devra l’arrêter

On l’a vue se rendre en Israël et enjamber royalement les Palestiniens bombardés nuit et jour, on l’a vu traquer au Parlement toute expression pro-palestinienne et sortir le bâton, on l’a vue saboter systématiquement toute initiative pour monter un groupe d’amitié France-Palestine, on l’a même vue refuser qu’un hommage soit rendu aux humanitaires tués à Gaza, etc. Mais là la présidente de l’Assemblée nationale française, Yaël Braun-Pivet (groupe Renaissance, majorité présidentielle), est obligée de se plier après le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui s’est abattu sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

L’exécutif français, l’Etat français sont obligés de se plier en vertu des traités que l’Hexagone a signés. Si Netanyahu vient en France elle «doit appliquer les règles» et l’arrêter illico, a déclaré ce mardi 26 novembre la présidente du Parlement sur Sud Radio. «A partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, je pense qu’elle doit appliquer les règles qui en découlent, il n’y a pas de raison d’y déroger», a dit l’élue des Yvelines.

«C’est toute la difficulté de la justice internationale […], c’est quand même compliqué d’avoir une justice qui n’est pas reconnue par tous (…). La stricte application du droit (…). En vertu de la séparation des pouvoirs, je n’ai pas d’injonction à faire au gouvernement et au pouvoir exécutif (…). Mais, en tout état de cause, il nous faut tirer les conséquences de cette adhésion à la CPI, évidemment», a ajouté Mme Braun-Pivet…

On en attendait pas moins de sa part, on ne peut pas dire autre chose quand on est à la tête d’une institution de ce calibre, quels que soient par ailleurs ses états d’âme sur l’Etat hébreu et Netanyahu. Bon, elle le dit en sachant pertinemment qu’il y a très peu de chances que le Premier ministre israélien soit arrêté sur le sol français. Pour la simple et bonne raison qu’il aura la sagesse de ne jamais y mettre les pieds, comme le président russe Vladimir Poutine le fait avec ses amis depuis que la CPI l’a frappé.

Paris a officiellement dit qu’il a «pris acte» du verdict sur Netanyahu et a même signifié «son attachement au travail indépendant de la Cour». La France n’a pas dit explicitement qu’elle arrêterait Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, mais le signal émis est suffisamment clair et puissant pour que Tel-Aviv le capte : le Premier ministre ne sera pas invité et ne s’invitera pas non plus.

La plupart des pays européens ayant adhéré à la CPI la cause est également entendue au sein de l’Union européenne (UE), d’ailleurs le chef de la diplomatie l’a exprimée très clairement. Seule la tête brûlée parmi les 27 Etats-membres, la Hongrie, brave ostensiblement ses pairs en invitant publiquement Netanyahu à Budapest. Il est comme ça le chef de l’exécutif hongrois, Viktor Orban, il adore les criminels de guerre – Poutine -, les apôtres du populisme – le président américain Donald Trump.

Mais cette note hongroise dissonante ne suffira pas à réconforter Netanyahu, ça ne suffira pas à compenser tout ce qu’il a perdu et il perdra encore plus quand il lâchera son fauteuil. De toute façon même sans le mandat d’arrêt de la CPI il était persona non grata en France, après l’appel du président Emmanuel Macron à cesser d’armer l’Etat hébreu, après les échanges téléphoniques houleux et après l’interdiction du plus grand européen de l’armement aux exposants israéliens.

Ça sent le roussi pour Netanyahu et l’odeur ira crescendo à mesure qu’on s’approche de la fin des guerres à Gaza et au Liban, ce qui arrivera fatalement, comme à chaque fois que les canons ont parlé.

 

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