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France : Mélenchon accuse la présidente du Parlement de “camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre” à Gaza, attention Macron y va demain…

France : Mélenchon accuse la présidente du Parlement de “camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre” à Gaza, attention Macron y va demain…

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet marche sur les pas du chef de la majorité, le président de la République, Emmanuel Macron. Elle fait exactement les mêmes erreurs que lui (même si Macron a un peu infléchi sa position, du moins dans le verbe) : Elle prend fait et cause pour Israël, sans les nuances et recul qui s’imposent pour une femme de son rang. Elle est même allée plus loin en se rendant sur le terrain, ce week-end, en enjambant complètement Gaza, comme s’il n’existait pas, comme si elle ne savait pas ce que l’armée israélienne fait en ce moment même dans l’enclave palestinienne. Comme on pouvait s’y attendre elle s’est attirée les foudres du chef de file de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon…

Mélenchon ne l’a pas ratée

Le trublion de la gauche, qui a le courage de ses idées quoi qu’il en coûte, a accusé hier dimanche Mme Braun-Pivet de “camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre” à Gaza. “Très choquée” par le tir de Mélenchon, elle l’a accusé à son tour de lui avoir flanqué “une nouvelle cible dans le dos“, elle qui ploie déjà sous les menaces antisémites et a déposé plusieurs plaintes à cet effet.

La présidente du Parlement a déclaré ce lundi sur France inter que le leader de LFI n’a pas “choisi” ses expressions “par hasard“, notamment le terme “camper“, une allusion directe selon elle aux camps de concentration. “Connaissant un peu Jean-Luc Mélenchon, je suis convaincue qu’effectivement le mot ‘camper’ n’a pas été choisi par hasard et que le fait que je favorise les massacres, c’est à nouveau une nouvelle cible qu’on me met dans le dos“, a-t-elle indiqué. “C’est très grave“.

Ce à quoi Mélenchon a répliqué peu après sur X (ex-Twitter) que c’est une “absurde police des mots“. Mme Braun-Pivet n’est pas la seule à avoir critiqué la sortie de l’homme de gauche mais les levées de boucliers il en a l’habitude. Il semble que les convictions profondes l’emportent sur les considérations politiques et électoralistes, même s’il n’est pas impossible que Mélenchon ait eu raison avant tout le monde et qu’il finisse par l’emporter.

Je ne comprends pas pourquoi c’est l’identité juive qui ressort: je suis Française, je ne suis pas pratiquante, je ne suis pas croyante mais certains ne voient plus que ça“, a argué ce lundi 23 octobre la présidente du Parlement. “Quand je lis certains tweets, que je reçois directement des lettres de menace, bien sûr que je me sens en danger, quand je ne peux pas sortir de chez moi sans protection policière“, a-t-elle ajouté.

Cela n’a pas empêché le journaliste de l’interroger sur l’urgence de ce déplacement de 24 heures en Israël durant lequel elle s’est rendue dans le kibboutz Beeri et le site de la rave party où ont été abattues et enlevées des centaines de personnes par le Hamas le  7 octobre 2023. La présidente de l’Assemblée nationale a rétorqué qu’elle manifestait “un soutien inconditionnel” à “l’existence d’Israël“, pas au “gouvernement d’Israël“.

Chirac avait fait sensation à Jérusalem en 1996, que fera Macron ?

La voix de la France a toujours été une voix qui prône l’existence de deux États, un État palestinien et d’assurer l’existence de cet État palestinien et la sécurité d’Israël (…). Et aujourd’hui, la sécurité d’Israël n’est pas assurée, l’existence de l’État palestinien non plus“, a déclaré Mme Mme Braun-Pivet…

C’était ça la voix de la France il y a encore quelques années, cette voix équilibrée portée très haut par feu le président Jacques Chirac. Tout le monde se remémore sa visite historique à Jérusalem en 1996 et surtout son face-à-face musclé avec les soldats israéliens qui voulaient lui dicter le tempo. Cette voix n’était pas tout à fait la même que celle de l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, ce qui lui avait valu d’être viré par les Palestiniens à coups de pierres en Cisjordanie en 2000.

Et depuis la voix de la France a commencé à se perdre et à dévier, jusqu’au parti pris ostensible de Macron pour Israël, sans les objections qui cadrent avec la fonction présidentielle et surtout avec la ligne tracée par le général de Gaulle. La France n’est pas n’importe quel pays au Proche et au Moyen-Orient, sa posture très singulière a été magnifiée dans le monde entier lors de la deuxième guerre du Golfe, en 2003. Tout ça a été balayé le 7 octobre, avec l’allocution au ras des pâquerettes servie par le président Macron…

Il a dit lui-même le 19 octobre que “si on gère mal cette situation, ça peut être un élément de division”. C’est à ses députés européens qu’il faut dire ça, eux qui ont voté contre un texte appelant à un cessez-le feu humanitaire. La visite du chef de l’Etat en Israël est annoncée pour demain mardi. On verra ce qu’il sortira de son chapeau pour tenter de corriger les terribles et funestes erreurs de communication qu’il a commises.

 

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