Mathilde Panot, la présidente du groupe parlementaire de la France insoumise (LFI), a proposé ce mardi 21 novembre au matin une minute de silence pour les employés de l’ONU décédés à Gaza. Une petite minute de silence. Rien d’exagéré au regard des atrocités dans ce face-à-face sanglant entre l’armée israélienne et le Hamas. La requête a été retoquée par ses collègues présidents de groupe. Les employés des Nations Unies morts en défendant leur sacerdoce n’auront pas leur minute de silence…
Alors que le 14 novembre le groupe d’amitié France-Israël a organisé au Parlement le visionnage du film sur les attaques du 7 octobre en Israël, une vidéo d’une violence insoutenable. Pourtant cette plongée dans l’horreur ne sert absolument à rien à part gonfler les rancoeurs, rien à voir avec la dignité et la solennité de la minute de silence.
“Je regrette au nom de mon groupe que Marine Le Pen [chef de file des élus de l’extrême droite] et Sylvain Maillard [président du groupe Renaissance, le parti présidentiel] se soient opposés à notre demande“, a déploré le président des élus insoumis lors d’une conférence de presse au Parlement. Rappelons que l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a publié hier lundi 20 novembre un bilan faisant état de 102 décès et au moins 27 blessés dans ses rangs…
L’institution leur a rendu hommage en observant une minute de silence et en mettant en berne tous les drapeaux des 193 membres de pays de l’ONU, dans les bureaux de New York et Genève. En France la chose n’est pas passée.
“La majorité des groupes ont refusé ce principe“, reconnaissent les collaborateurs de la présidente du Parlement français, Yaël Braun-Pivet, sur BFM. Organiser les minutes de silence “pour éviter les excès de ce domaine“, c’est tout ce que le bureau de l’Assemblée a trouvé à dire. Il juge qu’il y a trop de célébrations dernièrement. “On s’est mis à faire des minutes de silence sur beaucoup de choses ces derniers temps. C’est sûr qu’on peut faire un peu de ménage là-dedans“, commente le collaborateur d’un élu macroniste.
Rappelons que l’Assemblée nationale avait observé une minute de silence en hommage aux victimes du Hamas, trois jours après les attaques du 7 octobre contre Israël. C’est tout à fait normal et c’est la moindre des choses, me direz-vous. Dont acte, ce qui n’est pas normal c’est qu’on le refuse aux employés de l’ONU. De toute évidence l’Assemblée nationale rate son rendez-vous avec l’Histoire et cette dernière le retiendra…
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