Monde

France : “Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit”, Zemmour rattrapé par la Cour de cassation

France : “Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit”, Zemmour rattrapé par la Cour de cassation

Le racisme, la xénophobie et l’islamophobie ont beau se répandre en France, jusque dans l’hémicycle du Parlement, ça reste des délits aux yeux de la loi et non de simples opinions comme les autres. Le trublion de l’extrême droite Eric Zemmour va l’apprendre à ses dépens. En effet il avait été relaxé en septembre 2021 après son procès pour sa diatribe de septembre 2019 contre les immigrés et les musulmans, la Cour de cassation en a décidé autrement hier mardi 21 février.

Le fondateur de Reconquête! devra repasser par la case Tribunal pour avoir qualifié les immigrés de “colonisateurs” et pointé une “islamisation de la rue” largement fantasmée. L’ancien journaliste avait tenu ces propos très violents dans un meeting, un radicalisme sur lequel il misait pour siphonner les voix de sa rivale Marine Le Pen. Ce fut un ratage total puisque Zemmour a été éliminé dès le premier tour de la présidentielle de mai 2022 avec un maigre score de 7,3%…

Il n’a même pas pu décrocher un siège de député dans le Vaucluse. Il a tenté de se refaire une santé en surfant sur l’affaire Lola, sans plus de succès. Après la disgrâce politique la facture judiciaire. La plus haute juridiction de l’institution judiciaire a décidé de renvoyer Zemmour devant la Cour d’appel de Paris, pour répondre des charges injures publiques et provocation à la haine raciale. “On fera face à la nouvelle audience“, a commenté son avocat, Olivier Pardo.

Rappelons qu’en première instance le Tribunal correctionnel de Paris avait jugé que son discours de septembre 2019 était “une exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l’égard de la communauté musulmane et à sa religion“. L’ancien candidat à la présidentielle s’en était tiré avec une amende de 10 000 euros. Les juges avaient estimé que ce discours ne s’adressait pas à “l’ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans, mais uniquement une fraction de ces groupes“.

La musique est toute autre avec la Cour de cassation : “Les propos litigieux désignent les immigrés de confession musulmane venant d’Afrique, soit un groupe de personnes déterminé tant par leur origine que par leur religion, entrant dans les prévisions de la loi“. Et vlan !

La Cour de cassation donne une vraie leçon de droit à Eric Zemmour. Elle n’a pas été dupe de la présentation tronquée de ses propos qui avait abusé la cour d’appel. L’intervention du polémiste lors de la convention de la droite doit être envisagée globalement et non par morceaux“, a déclaré Patrice Spinosi, avocat du MRAP, rapporte BFMTV ce mercredi.

Même son de cloche chez SOS Racisme, qui “se félicite de cette décision et sera une fois de plus partie civile dans le nouveau procès qui s’annonce“, indique le communiqué. L’association Maison des Potes a aussi magnifié “une victoire pour toutes les associations antiracistes parties civiles” dans ce dossier.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut