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France : Macron est bien parti pour écraser les syndicats, l’opposition et les sondages

France : Macron est bien parti pour écraser les syndicats, l’opposition et les sondages

Une mobilisation qui faiblit de manifestation en manifestation, des grèves qui ne parviennent pas à bloquer tout le pays malgré le mal fou que se donnent les syndicats. A n’en pas douter la réforme des retraites, la grande affaire du second mandat du président Emmanuel Macron, part bien. Mais ce qui conforte surtout l’optimisme de la majorité c’est la musique qui monte au sein du Parlement, avec des effluves de débandade dans les rangs de l’opposition…

Macron avait dit dès l’entame de la nouvelle année que la réforme des retraites était un passage obligé et qu’il n’était plus question de reculer – comme il l’a fait durant son premier mandat. La Première ministre Elisabeth Borne avait martelé que le temps de la discussion était écoulé – sauf sur des aspects mineurs – et qu’il fallait avancer. Il faut croire que cette méthode Coué gagne les esprits au sein de l’Assemblée nationale, jusqu’aux irréductibles députés de la Nupes.

Les élus de la coalition de gauche ont fait savoir lors d’une conférence de presse qu’ils vont retirer “un millier d’amendements” pour aller plus vite dans les débats sur la réforme des retraites. Officiellement les députés de la gauche veulent arriver rapidement à l’article 2 sur “l’index senior“, un outil pour amener les entreprises à recruter les salariés âgés…

Bon, ce n’était pas gagné jusqu’à hier lundi à minuit, des dizaines d’amendements barrant encore la route. Mais le simple fait que la gauche se résolve à chercher à grignoter quelque chose dans cette réforme est la démonstration que l’opposition a capitulé au fond et que rien ne pourra bloquer le rouleau compresseur Macron-Borne.

Pourtant l’intraitable François Ruffin, député de la France insoumise (LFI), a justifié le retrait massif de ces amendements par l’empressement à aller au coeur du débat, “l’article 7, enfin“, celui qui sanctuarisera le report de l’âge légal de départ à la retraite, lequel irrite au plus haut syndicats et opposants. L’élue Laure Lavalette, du Rassemblement national (RN), y est allée de sa proposition : “Sortez 10.000 amendements pour qu’on atteigne l’article 7“…

Mais voilà, on sait comment tout ça finira : Toute cette accélération fait les affaires du gouvernement, qui avait déjà fixé un calendrier à marche forcée pour adopter au plus vite la réforme phare de Macron. Selon toute vraisemblance Borne n’aura pas besoin d’asséner l’article 49.3 pour passer, la droite sera obligée de lui dégager le chemin en votant un texte qui pourtant ne fait pas l’unanimité dans ses rangs.

Mais Les Républicains, qui crient depuis des années l’urgence de réforme le système des retraites, sont piégés. Comme l’est du reste l’opposition de gauche qui est contrainte d’accélérer la cadence des débats pour grappiller le maximum de concessions pour les catégories vulnérables avant que le couperet du vote ne tombe. Même les sondages, très mauvais pour l’exécutif, n’auront pas pesé lourd sur la balance..

On en est là. Le chef de l’Etat est béni par les cieux – la conjoncture -, avec une France qui a changé, s’est droitisée et qui a maturé depuis la bronca de 1995 qui avait terrassé le Premier ministre Alain Juppé. Le pays avait été paralysé par 3 semaines de grèves et manifestations monstres, sans interruption, rien à voir avec la mobilisation hachée de 2023. Macron est en train d’écrire l’Histoire sur une réforme qui a fait trébucher tant de gouvernements.

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