Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est toujours en quête des fantômes du Hamas. Il ne les a pas débusqués au nord de Gaza, en tout cas pas suffisamment à son goût, alors il file vers le sud, le même sud dont il disait qu’il était sécurisé et que les civils devaient s’y rendre pour s’éviter les bombes. Maintenant Netanyahu les traque jusque là-bas dans l’infime espoir de tuer quelques combattants du Hamas. Des dizaines de chars israéliens ont pénétré ce lundi 4 décembre dans le sud de la bande de Gaza. La ville est totalement assiégée depuis des semaines mais l’armée israélienne ne parvient toujours pas à ses fins presque deux mois après l’attaque du 7 octobre…
Tsahal dit publiquement que désormais ses opérations s’étendent à “l’ensemble de la bande de Gaza (…). L’armée opère partout où le Hamas a des bastions“, a confié hier dimanche 3 décembre dans la soirée son porte-parole, Daniel Hagari. Ce lundi des dizaines de chars, des véhicules de transport de troupes et des bulldozers israéliens ont fait irruption dans le sud de Gaza, au niveau de la grande ville de Khan Younès, ont confié des témoins.
Un d’entre eux a raconté que ces engins étaient entrés “sur une profondeur de deux kilomètres“, dans le village d’al-Qarara, au nord-est de Khan Younès. “Les chars sont désormais sur la route Salaheddine“, qui traverse du nord au sud la bande de Gaza, a indiqué un autre témoin.
Lors de son point de presse à Dubaï, dans le cadre de la COP28, président français Emmanuel Macron a demandé à l’Etat hébreu de préciser ses options militaires et de définir clairement ses objectifs. Il a ajouté que si le but ultime d’Israël est de détruire totalement le Hamas la guerre pourrait prendre 10 ans. Mais encore faut-il que Netanyahu sache réellement ce qu’il veut, ce qu’il cherche…
Pour le moment il est dans une course folle et meurtrière dans laquelle lui-même s’est perdu. Le Premier ministre ne sait toujours pas – ou fait mine de ne pas savoir – que le Hamas n’est pas une armée conventionnelle qui le combattra en face et qui n’aurait aucune chance devant la puissance de feu de Tsahal. Les combattants du Hamas frappent et disparaissent dans la nature, et quand ça se tend ils jettent les armes et redeviennent ce qu’ils ont toujours été : des civils lambda comme les autres.
Comment lutter efficacement contre ça ? C’est impossible matériellement, à moins de faire ce que tous les gens sensés disent depuis 75 ans : Donner tous leurs droits aux Palestiniens dont les premiers sont un Etat digne de ce nom et la fin définitive de la colonisation, de l’occupation. Tel-Aviv ne pourra pas en finir avec le Hamas tant que le terreau de l’idéologie qui meut le groupe palestinien sera aussi fertile.
A moins de tuer les quelque 2,5 millions de Gazaouis l’armée israélienne ne pourra pas occire le Hamas. Et tuer toute une population ce n’est pas possible, même pour le sanguinaire Netanyahu et sa cohorte de ministres extrémistes qui rêvent d’annihiler tout le peuple palestinien. Alors oui : ils auront des victoires militaires, détruiront des infrastructures, tueront beaucoup de femmes et d’enfants mais n’attendront pas leurs objectifs.
Par définition des équipements, du matériel, des infrastructures ça s’achète, ça se reconstruit. Et tout le reste suit. Tant qu’Israël refusera de faire de bonne foi le pari de la paix il ne pourra jamais s’offrir la sécurité que Netanyahu avait promise à ses électeurs durant sa campagne électorale. Il continuera de massacrer parce que c’est tout ce qu’il sait faire, de détruire pour présenter un bilan devant les commissions d’enquête qui l’attendent pour ses manquements, mais il est d’ores et déjà la pire chose qui soit arrivée à Israël depuis des décennies.
De toute évidence l’Etat hébreu ne s’est jamais autant éloigné de la sécurité qu’il a arrachée après ses deux guerres avec des pays arabes. Et cette insécurité Israël la doit à Netanyahu, il la doit aussi aux mauvais choix des électeurs lors du dernier scrutin, alors que les casseroles judiciaires du Premier ministre étaient censées lui fermer définitivement les portes du pouvoir…
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires