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Gaza : Un énorme chèque des USA à l’Egypte pour éviter à Israël des crimes contre l’humanité?

Gaza : Un énorme chèque des USA à l’Egypte pour éviter à Israël des crimes contre l’humanité?

Dès les premières heures de l’incursion sanglante du Hamas le président Joe Biden avait clamé un soutien total à Israël, quoi qu’il fasse. D’ailleurs si les deux porte-avions américains ont fait le déplacement c’est pour empêcher que les ennemis de Tel Aviv – le Hezbollah libanais et l’Iran derrière – profitent du flottement actuel pour frapper. L’idée était aussi de protéger Israël le temps qu’il se venge à satiété pour ses 1200 morts, qu’il s’abreuve du sang des Palestiniens et ce n’est pas la France qui allait l’en empêcher. Mais la musique a changé et tout le monde est revenu – un peu – à la raison. On commence à se soucier des populations civiles de Gaza…

L’indignation monte, en France et ailleurs en Europe, je ne vous parle pas de la rue arabe. Alors les USA commencent à changer de braquet. C’est tout le sens de la visite du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken en Israël hier jeudi 12 octobre. Washington ne l’a pas crié sur les toits mais la perspective d’un carnage indiscriminé à Gaza commence à le terroriser.

Même les Américains, aussi puissants soient-ils, n’ont pas les moyens de couvrir des horreurs massives sur des populations qui ne sont en rien mêlées aux activités du Hamas, que l’Occident a classé comme un groupe terroriste. On le sait : les USA ne barreront pas la route à l’opération terrestre à Gaza que prépare l’armée israélienne, la France non plus à en croire ce qu’a dit le président Emmanuel Macron hier dans la soirée. Donc l’idée c’est d’évacuer les populations de Gaza, de vider les lieux avant que Tsahal ne déboule pour un face-à-face apocalyptique avec le Hamas.

Mais que faire des habitants de l’enclave palestinienne, complètement cernés par les blindés israéliens ? Où les planquer pour les mettre à l’abri de la furie meurtrière de Benjamin Netanyahu ? Il ne reste que deux issues : la Jordanie et l’Egypte. Pour la première c’est pratiquement impossible, vu les problèmes qu’a déjà le pays. Dernière porte de sortie : le passage de Rafah, vers l’Egypte. Mais voilà : le Caire dit Non catégoriquement…

Le président Abdelfattah al-Sissi l’a redit hier en ajoutant que les habitants de Gaza doivent rester sur leurs terres et faire face. Mais faire face à quoi ? A une mort certaine devant l’une des armées les plus puissantes et les mieux entrainées de la planète ? Si le chef de l’Etat égyptien a sorti ces inepties c’est sans doute parce que lui aussi a ses problèmes, très gros et il n’en voit pas le bout. L’économie est par terre avec une inflation et une crise de devises sans précédent qui frappent directement le pain des Egyptiens.

A ces problèmes sociaux et économiques s’ajoute la conjoncture politique, très délicate, à deux mois des élections. Gérer des centaines des millions de réfugiés palestiniens est au-dessus de ses moyens… Sauf si les Américains et les Européens signent de gros chèques pour l’aider à supporter ce fardeau. L’argent est ce qui manque le plus à al-Sissi. Cette manne pourrait changer la donne pour les Gazaouis.

Reste le problème de la probable infiltration des islamistes du Hamas, se mêlant aux réfugiés. Les islamistes c’est la dernière chose que voudrait voir l’homme fort de l’Egypte. En 2013 il a déraciné les Frères musulmans au prix d’un bain de sang. Et depuis il rase net tout ce qui de près ou de loin exhale un parfum d’islam politique, en mettant dans la même charrette tous ses opposants. Alors comment le convaincre d’ouvrir large à des Palestiniens qu’il sera impossible de tamiser ?

De toute manière Washington n’a pas droit à l’erreur, il doit absolument éviter que Tsahal commette des crimes de guerre ou pire des crimes contre l’humanité à Gaza. Israël certes est le pays qui affiche le plus de condamnations par les résolutions de l’ONU à l’échelle du globe et théoriquement Tel Aviv ne risque rien en termes de sanctions internationales tant que les USA restent les plus forts dans tout…

Mais de toute évidence la Maison Blanche ne peut pas dire ce qu’elle dit sur les crimes de la Russie en Ukraine tout en couvrant des tueries de masse à Gaza. Ce serait une défaite morale de plus pour les Etats-Unis et une victoire pour les promoteurs d’un nouvel ordre mondial, la Chine essentiellement.

 

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