La Russie s’apprête à écraser dans le sang la résistance ukrainienne à Marioupol, elle va certes s’asseoir sur des morceaux du territoire ukrainien au motif qu’il faille protéger les populations pro-russes, mais pour le reste il faut reconnaître que c’est la Bérézina. Rien à voir avec les conquêtes éclair que les “stratèges” militaires promettaient à Vladimir Poutine. Du côté de Moscou on sait que le maître du Kremlin, qui s’est cassé les dents sur l’os ukrainien, s’est finalement rabattu sur le général Alexandre Dvornikov, un officier «de la vieille école» qui a pour faits d’armes le martyre de Grozny (Tchétchénie) et les carnages à Alep (Syrie). Du côté de Kiev, c’est un héros très discret, brillant stratège et fin tacticien, qui mène les troupes. Valeriy Zaluzhnyy est doute est sans doute pour beaucoup dans les succès militaires de l’Ukraine face au Goliath russe…
Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, à peine 48 ans, a forgé sa carapace durant les 8 années d’affrontements dans le Donbass. Il fait partie d’une nouvelle génération de hauts gradés qui ont pratiqué la guerre sur le terrain mais ont également suivi des entraînements très instructifs avec les forces de l’OTAN. C’est sans doute ce qui explique sa parfaite maîtrise du management des armées. C’est aussi ce qui explique en grande partie que l’armée russe n’a jamais pu inquiéter Kiev et ne s’est emparée d’aucune grande ville jusqu’ici selon Politico…
Le “général de fer“, qui appartient à une famille de militaires, a pris les rênes de l’armée en juillet 2021 mais il se prépare au combat contre la Russie depuis l’annexion de la Crimée en 2014. En visionnaire, il a dessiné les contours de l’invasion russe deux mois avant que Washington ne commence à alerter le monde sur la base des remontées de ses services de renseignement.
“J’en ai toujours parlé depuis que j’ai pris mes fonctions – parce que c’est une menace d’agression à grande échelle”, a dit Zaluzhnyy dans un entretien avec Radio Svoboda. “En conséquence, notre tâche en tant que forces armées n’est pas d’attendre la manne du ciel. Nous devons nous y préparer. Et nous faisons tout pour cela. Pour notre part, nous menons une série d’exercices, incluant nos partenaires occidentaux, y compris les membres de l’OTAN, ainsi que des partenaires de l’OTAN. Nous faisons tout notre possible pour rendre l’ennemi, pour ainsi dire, moins disposé à mettre en œuvre un tel scénario“, avait confié à l’époque le patron de l’armée ukrainienne…
En janvier dernier, il s’est entretenu avec le Comité militaire de l’OTAN, l’organe suprême des officiers en uniforme de l’alliance, et leur a signifié que l’armée ukrainienne était prête au combat. “J’ai rappelé aux alliés que notre guerre dure depuis 2014 et que nous faisons notre travail depuis“, a-t-il déclaré à l’agence de presse nationale Ukrinform à la fin de la réunion avec les cadres militaires de l’OTAN. On connait la suite, le fameux 24 février 2022…
Mais les Russes ont trouvé en face des troupes ukrainiennes aguerries qui ont été formées par les centres installés dans l’ouest du pays par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la Pologne, la Lituanie et d’autres alliés de l’OTAN. C’est une des facettes très discrètes de cette guerre mais dont les résultats sont palpables sur le terrain. Les commandants ukrainiens ont beaucoup appris des avancées occidentales en la matière, notamment que des petites unités mobiles et avec un armement moderne sont plus efficaces que des unités blindées lourdes et vulnérables face aux missiles antichars. La Russie paye cher ses vieilles tactiques soviétiques fondées sur un commandement centralisé, sans parler des généraux russes tombés au front…
“Les Ukrainiens sont capables de rester agiles“, a confié un responsable américain de la défense. Les Ukrainiens peuvent depuis 2014 “mieux s’adapter et réagir avec initiative d’une manière qu’ils ne pouvaient pas auparavant“, a indiqué le responsable…
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