Economie

Hamdi Meddeb a osé devant Kais Saied là où tout le monde a flanché (Vidéo)

Hamdi Meddeb a osé devant Kais Saied là où tout le monde a flanché (Vidéo)

On avait les discours véhéments du Conseil ministériel, il faudra y ajouter les descentes sur le terrain pour tenter de solutionner les problèmes. Et Dieu sait qu’il y en a. Dans un pays où il ne se passe rien, en tout cas rien de significatif pour changer ou même égayer le quotidien des Tunisiens, le chef de l’Etat tente de donner le change. Avant-hier dans une usine de lait, hier dans une fabrique de médicaments. Certains diront que c’est un peu tard et très en-dessous des problématiques, d’autres – surtout les partisans de Saied – saluent ce volontarisme affiché. Reste à savoir si tous ces effets de manche servent effectivement à quelque chose…

Qu’est-ce qui a changé depuis la petite virée dite inopinée du président de la République chez Hamdi Meddeb ? Rien. Les problèmes structurels et conjoncturels sont bien trop importants pour qu’un “gentil” coup de gueule présidentiel puisse y changer quoi que ce soit. D’ailleurs Saied l’a bien compris et a soigneusement évité de s’embourber dans les dossiers touffus et épineux de l’agriculture quand Meddeb les a évoqués lors de leur échange filmé…

Donc voilà, on en restera à ce qu’on savait déjà : Au meilleur des cas il y aura des éclaircies dans la crise du lait vers fin janvier, quand la période de lactation approchera son pic. Et encore à condition que les contrebandiers nous laissent nos vaches. Au rythme où va le trafic vers l’Algérie il faut craindre le pire. En attendant à défaut d’avoir des résultats tangibles il y a au moins du mouvement, se diront certains pour se consoler. Mais est-ce le rôle du président de jouer au pompier partout ? Où sont les ministres qu’il a personnellement nommés ? Que font-ils ?!

Dans la conversation stratosphérique et surréaliste à bien des égards entre Saied et Meddeb le ministère du Commerce est revenu, de manière fugace. “Le département du Commerce ne nous aide pas“, a asséné l’homme d’affaires face au chef de l’Etat, qui rappelons-le a installé Fadhila Rabhi à la tête du ministère. Il fallait oser le dire devant l’intraitable président de la République ! Ce n’est pas évident du tout. Les dirigeants de l’unité pharmaceutique que Saied a visitée hier n’avaient pas le même aplomb et le même culot, ce qu’on a vu c’est une chorale d’acquiescements, comme à chaque fois que Saied apostrophe quelqu’un.

Que fera-t-il face au mécontentement du businessman et de beaucoup d’autres devant un ministère du Commerce amorphe, léthargique ? Rien très probablement. Le chef de l’Etat n’a pas la réputation de lâcher ses hommes et femmes, on dirait même que plus on tire sur eux plus ils sont confortés par celui qui les a choisis, quel que soit le degré de gravité des accusations. Par ailleurs les remplacer servirait-il à quelque chose vu qu’ils sont ce que Saied veut qu’ils soient. Eux ou d’autres dans de telles circonstances importe peu, c’est la doctrine présidentielle qu’il faut interroger…

On baigne dans l’hyper-présidence depuis le 25 juillet 2021. La grande majorité des Tunisiens ont chaudement applaudi l’avènement d’une autre République, mais est-ce que cela a changé leur quotidien ? La réponse est Non, de toute évidence. Ça viendra peut-être mais pour le moment le compte n’y est pas. Le premier test sera la crise des médicaments, beaucoup d’autres suivront. Le président de la République nous a promis de régler tout ça dans les plus brefs délais. Nous le jugerons sur pièces. Ce qui est certain c’est que les promesses qu’il a faites et qui ne sont toujours pas tenues ne jouent pas en sa faveur…

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