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Italie : Le pape préoccupé par la chute de la natalité, l’aubaine pour les migrants?

Italie : Le pape préoccupé par la chute de la natalité, l’aubaine pour les migrants?

Le ministre de l’Agriculture Francesco Lollobrigida s’inquiétait de l’extinction des Italiens de souche, ensevelis par les vagues de migrants qui déferlent sur le pays. Le ministre devra d’abord commencer par trouver le moyen de vaincre les résistances des citoyens italiens, plus précisément les convaincre de faire des bébés. En tout cas c’est l’avis tranché du pape François. Le souverain pontife, du haut de ses 86 ans, s’inquiète pour le devenir de la nation…

Le pape a pris part à une conférence à Rome sur la baisse de la natalité, aux côtés de décideurs politiques et économiques. C’est dire que le sujet est très sérieux. Pour la toute première fois le nombre de naissances en Italie a plongé sous la barre des 400 000 l’an dernier, 393 000 exactement, d’après l’Institut national des statistiques (Istat). Alors que les décès sont évalués à 713 499, pour une population de près de 58 millions d’habitants.

Le pape François, qui a pris place à côté de la Première ministre Giorgia Meloni, a dit que la jeune génération vit “dans un climat social dans lequel fonder une famille se transforme en un effort titanesque“. Il a souligné les tourments de l’époque qui en refroidissent plus d’un : des salaires faibles, des loyers ahurissants, un marché de l’emploi en berne en Italie. La population de la troisième économie de la zone euro vieillit mais les jeunes n’arrivent pas à émerger et les emplois stables à temps plein ne sont plus la norme.

Nous devons préparer un terrain fertile pour qu’un nouveau printemps fleurisse et laisser cet hiver démographique derrière nous“, a martelé le pape, suggérant des “politiques tournées vers l’avenir“. “Relancer la natalité signifie réparer les formes d’exclusion sociale qui affectent les jeunes et leur avenir“, a-t-il ajouté.

La grande majorité des intervenants à cette conférence ont volontiers évoqué l’aide sociale, la hausse des services de garde d’enfants et les allègements fiscaux pour doper les naissances. Ils ont évité les questions qui fâchent : les avortements, les mères porteuses ou les migrations massives pour pallier le vieillissement de la population.

Le ministre de l’Agriculture, responsable du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia (FDI) de Giorgia Meloni et beau-frère de la cheffe du gouvernement, lui a mis les pieds dans le plat. Le sujet de la natalité est problématique “parce que nous voulons sauvegarder la culture, les langues de l’Italie“. Il a ajouté que cela n’a rien “à voir avec la race“, pour ne pas s’attirer les foudres de l’opposition, comme le mois dernier après ses propos sur le “remplacement ethnique“.

Nous vivons une époque où parler de la natalité, de la maternité, de la famille est devenu encore plus difficile, parfois cela semble presque un acte révolutionnaire“, a argué Meloni. “Nous voulons qu’il ne soit plus scandaleux de dire que nous sommes tous nés d’un homme et d’une femme, qu’il ne soit pas tabou de dire que la natalité n’est pas à vendre, que l’utérus ne peut pas être loué et que les enfants ne sont pas des produits en vente libre que l’on peut choisir et peut-être ensuite rendre“, a-t-elle ajouté.

A noter que la population italienne était croissante jusqu’en 2014, après c’est la dégringolade. Hier jeudi 11 mai le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti a alerté sur le fait que la chute de la natalité en Italie pourrait impacter le produit intérieur brut (PIB) de 18% d’ici 2042.

 

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