Economie

La Chine va vraiment mal : Pékin prend une décision radicale qui inquiète le monde

La Chine va vraiment mal : Pékin prend une décision radicale qui inquiète le monde

Le 10 août c’est le président américain en personne, Joe Biden, qui soulignait la mauvaise santé de l’économie chinoise et les risques de déflagration dans le monde entier. Ce mardi 15 août une décision radicale des autorités chinoises apporte de l’eau au moulin du grand rival américain : Pékin a décidé de ne plus publier les chiffres mensuels du chômage des jeunes (16 – 24 ans), des indicateurs qui ont plongé à un niveau sans précédent ces derniers mois (21,3% en juin 2023) et en rajoutent à la morosité ambiante, sans parler de l’affichage désastreux pour l’investissement étranger…

Fini le jeu de la transparence

La deuxième économie de la planète arrête de jouer le jeu de la transparence sur les indicateurs économiques. C’est le moyen que Pékin a trouvé pour stopper le vent de panique qui souffle sur l’économie nationale, avec un plan de relance en panne sèche, de l’aveu même des autorités. C’est surtout le secteur immobilier qui a fait gripper la machine et l’affaire a des contrecoups jusqu’à la Bourse de Paris.

La dette colossale des promoteurs immobilier, la frilosité des consommateurs et la léthargie de l’économie mondiale accentuée par la guerre en Ukraine plombe la demande en biens chinois, et c’est toute l’activité qui est paralysée durablement. Pour tonifier la croissance, la Banque centrale chinoise a rogné ce mardi un taux de référence pour les emprunts à moyen terme, un dispositif pour faire baisser les coûts de financement des banques commerciales pour les inciter à prêter plus et à des conditions plus favorables…

Le taux d’intérêt pour les crédits à un an de la Banque centrale aux établissements financiers (MLF) descend désormais à 2,65% contre 2,75% il y a peu. Rappelons qu’il avait déjà été revu à la baisse en juin dernier. Mais est-ce que cela suffira à abattre les résistance des ménages et des entrepreneurs, tentés par un repli stratégique face aux incertitudes de la conjoncture nationale et internationale ? Rien n’est moins sûr…

Le moteur principal est en panne, les autres suivent 

Ce sont les ventes au détail qui indiquent la température de la consommation des ménages, or l’indice n’a évolué que de 2,5% sur un an en juillet dernier, d’après les chiffres officiels du Bureau national des statistiques (BNS). Pourtant des experts avaient confié à l’agence Bloomberg qu’ils tablaient sur une poussée jusqu’à +3,6% après la bonne surprise de juin dernier, +3,1%. Mais l’embellie n’était pas au rendez-vous en juillet.

C’est sans commune mesure avec les performances d’avril dernier, +18,4% ; les ventes au détail signaient là le meilleur chiffre de l’année, dopé par la relance après le Coronavirus et un regain d’appétit des Chinois pour les sorties : Restaurants, lieux touristiques, centres commerciaux, etc. Tout ça c’est terminé…

Autre indicateur très inquiétant : les prêts aux ménages, ils ont chuté au niveau le plus bas depuis 2009, d’après les chiffres mis sur la place publique vendredi dernier. Il y a aussi le tassement de la production industrielle en juillet dernier, qui vient s’ajouter à un investissement en capital très poussif, +3,4% sur un an durant les sept premiers mois de 2023. C’est le chiffre le plus mauvais depuis 2020…

A noter que cet indicateur prend le pouls des dépenses liées à l’immobilier, aux infrastructures, aux équipements ou aux machines, et ce sont ces segments qui ont aidé le gouvernement à dynamiser l’économie chinoise par le passé. Autant dire que c’est la panique à Pékin même si le flegme chinois n’en montrera rien, surtout quand le concurrent – les USA – guette et compte les mauvais points.

Le spectre de “l’effet domino” plane

Ces indicateurs sont publiés alors que les marchés ont les yeux sont rivés sur le secteur immobilier. Dans un pays où la construction pèse traditionnellement le quart du PIB (produit intérieur brut) l’affaire est de la plus haute importance. L’un des promoteurs les plus importants de la place, Country Garden, a été dans l’impossibilité la semaine dernière d’honorer les remboursements d’intérêts sur des prêts ; le défaut de paiement plane.

“L’effet domino”, qu’on a connu avec la crise des subprimes aux Etats-Unis en 2007-2008, est dans toutes les têtes. A noter qu’hier lundi le promoteur public Sino Ocean a ébruité un défaut sur le remboursement d’un intérêt. Donc attention…

 

 

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