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La ministre française qui avait proposé son aide à Ben Ali pour mâter la Révolution traînée devant le Tribunal

La ministre française qui avait proposé son aide à Ben Ali pour mâter la Révolution traînée devant le Tribunal

L’ancienne ministre française Michèle Alliot-Marie (MAM), 77 ans, les Tunisiens la connaissent bien et pour cause : c’est elle qui avait proposé ses services à feu Zine el-Abidine Ben Ali pour mâter la Révolution de 2010-2011 qui avait débouché sur la chute du régime. L’ancienne responsable de la droite française, qui a occupé les plus hautes fonctions sous les présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkzoy (ministre des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense), est rattrapée par un vieux dossier. Elle devra comparaître au Tribunal correctionnel cette année pour «prise illégale d’intérêt».

Ainsi en a décidé le juge du Tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), au terme de l’information judiciaire dans laquelle l’ancienne ministre est mise en examen depuis 2019. Ce «renvoi» devant le tribunal remonte à 2013, date à laquelle le dossier a été ouvert. La Justice soupçonne des malversations dans le versement de plusieurs subventions de la ville de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) à une association, «la Fondation du bénévolat», dont le papa de Michèle Alliot-Marie (ancien député-maire de Biarritz décédé en 2015) était le président.

Le hic c’est que Mme Alliot-Marie était à l’époque ministre et adjointe au maire de Saint-Jean-de-Luz quand ces fonds ont été validés par le conseil municipal, entre 2009 et 2013, pour un montant annuel de 25 000 euros. Ce coup de pouce municipal passait par l’Office du tourisme de la ville pour être affecté au financement du Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, un événement organisé par “la Fondation du bénévolat”.

Vu son statut au sommet de l’Etat MAM avait-elle un «intérêt» à ce que ce financement soit accordé à une association dirigée par son père ? Cette affaire était-elle «de nature à compromettre l’impartialité, l’indépendance ou l’objectivité» auxquelles la ministre était astreinte, en tant qu’élue locale, une ligne rouge fixée par l’article 432-12 du Code pénal ? C’est ce délit de «prise illégale d’intérêt» que le Tribunal devra trancher.

Les avocats de l’ancienne présidente du Rassemblement pour la République (le parti de feu le président Chirac), Maîtres Rémi Lorrain et Christophe Ingrin, ont confirmé l’information auprès du journal Le Point, tout en arguant que leur MAM «n’a commis aucune infraction (…). Le renvoi de notre cliente porte sur des faits datant de plus de douze ans et repose sur une grave confusion dans la compréhension de ce dossier. Nous n’aurons aucune difficulté à démontrer son innocence»…

Donc rendez-vous au Tribunal courant 2024.

 

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