Economie

La propagation de la fraude touchant l’orfèvrerie menace un secteur vital de l’économie

La propagation de la fraude touchant l’orfèvrerie menace un secteur vital de l’économie

Le marché tunisien est exposé aux dangers de l’or frelaté, malgré le contrôle strict imposé par la loi et les usages de la profession, alors que les difficultés économiques freinent l’appétit des citoyens pour les bijoux destinés à la décoration ou à la thésaurisation.

Les professionnels de l’orfèvrerie cherchent à renforcer le contrôle et à élaborer des règlementations afin de limiter la propagation de l’or frelaté du marché parallèle, après que les découvertes de quantités d’or frelaté par les professionnels se sont multipliées ces dernières années.

En Tunisie, le commerce de l’or est soumis à un cadre qui réglemente son acquisition et sa fabrication, la matière première étant fournie par la Banque centrale, étant donné que chaque artisan patenté obtient une quantité de 250 grammes d’or par mois, après quoi il le fabrique et le poinçonne en utilisant le poinçon personnalisé qui contient un numéro qui identifie le calibre de chaque pièce.

Les professionnels sont également autorisés à utiliser la matière première issue du recyclage de l’or usagé que les clients vendent, et le chef de la corporation de l’artisanat et des marchands d’orfèvres de chaque marché surveille la qualité de l’or commercialisé et sa conformité aux normes.

Les professionnels du secteur confirment que le poinçon personnalisé qui est apposé sur le bijou est la garantie légale pour l’acheteur sur la qualité de l’or et sa conformité avec les carats utilisés sur le marché tunisien qui sont 9 et 18 carats.

D’autre part, les connaisseurs du secteur indiquent que certains artisans ont délibérément forgé des poinçons personnalisés d’une manière qui ne permet pas de distinguer le poinçon d’origine du faux poinçon, et les bijoux manufacturés sont estampillés de ce poinçon. Toutefois, il est souvent prouvé par la suite que ces pièces ne sont pas conformes aux étalons-or spécifiés par les lois.

Dans le contexte de la recrudescence des cas de contrefaçon et de fraude sur les marchés de l’orfèvrerie, la commission tunisienne des analyses financières de la Banque centrale de Tunisie a mis en garde dans son rapport « l’évaluation nationale des risques liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme » publié en avril 2017 contre la gravité du phénomène, notamment la fraude dans le secteur de l’or et des métaux précieux, étant donné que les procédures de vente de l’or aux consommateurs « poids, calibre et provenance » ne sont pas respectées.

Le rapport indiquait que le secteur de l’or en Tunisie était exposé à de « grandes menaces » en raison d’une réglementation non mise à jour et de la propagation de la contrebande.

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