Economie

La tuile du FMI ne les a pas réveillés, ces catastrophes annoncées le feront…

La tuile du FMI ne les a pas réveillés, ces catastrophes annoncées le feront…

On vous parlait de l’engourdissement dans le lequel est plongé tout un pays. Même le fait que le dossier de la Tunisie auprès du FMI soit recalé n’a pas fait sortir l’exécutif de sa léthargie. Même le cataclysme des législatives du 17 décembre n’a pas provoqué les séances publiques d’explication que tout gouverné est en droit d’attendre des gouvernants. Rien. C’est toujours motus et bouche cousue. Un mutisme que s’imposent et nous imposent ceux qui président à notre destinée. Mais avec le pavé que Moody’s vient de jeter dans la mare le silence n’est plus tenable, le gouvernement devra sortir du bois…

On n’avait pas besoin de Moody’s pour nous rappeler que le statu quo avec le FMI ne ferait qu’aggraver le cas déjà très sérieux de la Tunisie. Mais peut-être que Najla Bouden et son équipe avaient besoin de ce coup de semonce de la part de l’agence de notation. Et cette dernière n’y va pas avec le dos de la cuillère : Elle menace tout bonnement de retirer le bon point qu’elle vient d’accorder à la Tunisie. Autant dire une catastrophe économique et financière. Si çà ça n’oblige pas Sihem Nemsia et Samir Saïed à monter au front et émettre des signaux positifs, alors là…

Ce qui vaut à la Tunisie cette épée de Damoclès sur sa tête : le fait qu’on soit le 19 décembre 2022 et qu’il n’y ait même pas l’odeur d’une Loi de Finances 2023. Le FMI était censé avoir ce texte pour l’inscrire dans l’ordre du jour de sa réunion d’aujourd’hui, dans la perspective du premier des 9 décaissements, il n’en a rien été. Pire cette affaire n’est pas commentée au sommet de l’Etat, comme s’il s’agissait d’un petit train en retard comme tous les autres alors que justement c’est la locomotive qui devait remorquer tout le reste.

Personne ne comprend ce mutisme assumé et même érigé en gage de souveraineté, exactement comme le chef de l’Etat, Kais Saied, l’a asséné devant des interlocuteurs ébahis à Washington. Tunis a tout transformé en rapports de force, une force que le pays n’a pas et sa grandiloquence n’y change rien. Tout ce qu’on a ce sont des postures guerrières dont la seule à payer le prix est la Tunisie, et certainement pas nos partenaires. Il est grand temps que nos dirigeants aient l’humilité de l’admettre et changent de braquet en conséquence… avant l’irréparable.

Vous ne pouvez pas demander à des bailleurs de financer et à des investisseurs de miser s’ils n’ont pas un minimum de visibilité sur ce qui les attend à court et moyen termes. Ici ce n’est pas une affaire de philanthropie ou d’affect, il s’agit de se mettre au niveau du réalisme macroéconomique qui est la seule variable dans ces circonstances. Le gros problème de la Tunisie c’est qu’elle a la fâcheuse tendance à fonctionner à l’affect et aux coups d’éclat depuis le 25 juillet 2021. Il est urgent d’en sortir avant que le ciel nous tombe tous sur la tête.

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