Monde

Le petit sourire de Macron qui en dit long sur l’après-Ukraine, hélas…

Le petit sourire de Macron qui en dit long sur l’après-Ukraine, hélas…

Nous soutenons l’Ukraine, par tous les moyens, en Européens. Nous condamnons la Russie par les sanctions économiques que nous avons prises nous Européens…” C’est ce que vient de déclarer le chef de l’Etat français et président du Conseil de l’Union européenne (UE), Emmanuel Macron, dans un entretien avec TF1 et LCI diffusé ce lundi 7 mars. “Nous allons continuer de mener la pression diplomatique pour que cette guerre s’arrête au plus vite. Mais aujourd’hui la France n’est pas en guerre contre la Russie. Je pense que c’est très important de le retenir“, a martelé le président français. Ce n’est pas ce qu’attendaient les Ukrainiens, en premier leur président et chef de guerre, Volodymyr Zelensky, mais c’est tout ce que l’Europe a à offrir…

Ce n’est guère mieux du côté des Etats-Unis et de l’OTAN, lesquels s’activent, dit-on, pour voir avec la Pologne les modalités autour de l’envoi à l’Ukraine d’avions de combat. Mais étant donné que le président russe, Vladimir Poutine, a menacé de considérer comme ennemis tous les pays qui enverraient des chasseurs, la gesticulation américaine a toutes les chances de se dégonfler comme une baudruche…

Maintenant je veux que cette inquiétude elle se traduise en action, positive, que nous nous mobilisions, mais pas en affliction…“, a déclaré le président français, avant d’égrainer une batterie de dispositifs pour les Ukrainiens – exactement les mêmes qu’avant – et de nouvelles orientations européennes :

1.”Accueillir les Ukrainiens et les Ukrainiennes qui fuient la guère et qui sont des combattantes et combattants de la liberté“…

2. “Dons aux associations pour aider aussi à l’aide alimentaire et l’aide humanitaire“…

3. “Nous devons en tirer les conséquences nous Européens. La conclusion de çà c’est plus d’Europe, une Europe plus forte et plus souveraine. C’est ce que nous allons discuter cette semaine avec mes collègues européens lors du sommer extraordinaire à Versailles. Une Europe de la Défense plus forte. On a besoin de réinvestir dans notre défense, de moins dépendre des non-Européens [comprenez les Américains, l’OTAN], d’y mettre plus d’argent (…). Parce que vous voyez bien que les temps les plus tragiques sont en train de revenir“…

4.”Ensuite il nous faut moins dépendre sur le plan énergétique. La France a cette chance avec le nucléaire, mais il faut que l’Europe dépende moins d’un point de vue énergétique. Il faut que sur les tous les grands domaines (…) on construise progressivement l’indépendance européenne“…

Cette inquiétude je la comprends, je veux simplement dire il faut qu’elle soit raisonnée et raisonnable.  Je voudrais que cette angoisse aujourd’hui légitime se traduise plutôt en actes et en conséquences politiques et pratiques“, a dit Macron, en lâchant même un petit sourire…

Voilà, c’est dit : En dépit du harcèlement du président ukrainien pour en faire davantage, notamment pour aménager une zone d’exclusion aérienne, ce que l’OTAN refuse catégoriquement et que Poutine a tracé comme une ligne rouge, les Occidentaux en resteront là, confirmant l’hypothèse avancée ici-même : C’est comme si tout ce beau monde attendait que l’Ukraine tombe comme un fruit mur pour pouvoir verser ce qu’il faut comme larmes et enfin passer à autre chose…

Ce qu’on voit ce sont des dirigeants européens qui veulent mettre à profit la terreur qu’inspire l’invasion russe aux citoyens européens pour aller plus vite vers l’Europe de la Défense, ce qui était du reste le projet de Macron avant que toute cette affaire ne commence. Le chef de l’Etat français a moins de 4 mois à la tête de l’UE pour matérialiser son dessein et entrer dans les annales de l’histoire, il n’a pas l’intention de temporiser. L’effroyable incursion de Poutine en Ukraine pourrait même accélérer le mouvement, lequel a déjà commencé en Allemagne

Il faut imaginer ce que la France et l’Allemagne, des ténors mondiaux de l’armement – 3e et 4e exportateurs mondiaux -, ont à gagner quand il s’agira d’équiper la future armée européenne. Rappelons que la petite merveille des airs signée par la France, le Rafale, a volé la première place au fameux F-35 américain aux Émirats arabes unis et ailleurs dans le monde. Sans parler des bateaux de guerre et sous-marins français. Cette affaire de la Défense européenne sera aussi une affaire de gros sous, et l’axe Paris-Berlin sera aux premières loges…

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut