Economie

Le plan tunisien pour les énergies renouvelables : chances et défis (2/2)

Le plan tunisien pour les énergies renouvelables : chances et défis (2/2)

 Réformer l’ensemble du système énergétique et passer à un recours accru aux énergies renouvelables reste une priorité pour la Tunisie. Cependant, la transition énergétique reste intimement liée à la stabilité institutionnelle.

La Tunisie prévoit d’investir plus d’un milliard de dollars dans les énergies renouvelables au cours des deux prochaines années. Le programme vise à réduire la dépendance aux combustibles fossiles et à surmonter les défis structurels, c’est ce qu’a révélé une nouvelle publication de la fondation Fanack parue le 31 mars 2023.

Projets nationaux d’énergies renouvelables

Les projets d’énergie renouvelable pour l’éolien dans le pays reposent sur la construction de grandes centrales financées par des investissements internationaux. Les deux principales centrales éoliennes sont situées à Bizerte et Sidi Daoud. Le parc éolien de la ville septentrionale de Bizerte se compose de deux centrales, Metline et Kchabta, construites en 2012 et agrandies en 2015, grâce à des fonds du gouvernement espagnol, selon la publication de la fondation. La STEG a inauguré l’usine de Sidi Daoud en 2000, grâce aux investissements du Fonds pour l’Environnement Mondial et du Programme des Nations Unies pour le Développement.

Le Plan Solaire Tunisie (PST) est le cadre principal concernant l’énergie solaire et les parcs photovoltaïques. Il a été lancé en 2009 et mis en œuvre par la STEG ER (Energies Renouvelables), filiale de la STEG en charge de la gestion des investissements dans les énergies renouvelables. 

Parmi les initiatives figure le Programme solaire tunisien (PROSOL), une initiative conjointe du Programme des Nations Unies pour l’environnement, de l’Agence nationale tunisienne pour la maîtrise de l’énergie, de la STEG et du ministère italien de l’Environnement, visant à étendre le développement de l’énergie solaire grâce à des incitations financières.

Autre projet notable, le TuNur, déposé auprès du ministère tunisien de l’Énergie en 2017 et toujours en construction, vise à créer une centrale solaire thermodynamique dans le désert tunisien – notamment dans la région sud de Kébili – et un raccordement par câble conséquent pour l’export d’énergie à l’Europe.

Défis à venir

La fondation Fanack évoque que les questions politiques et réglementaires concernant les politiques énergétiques, le manque d’objectifs, les cadres réglementaires instables et un monopole sur le marché de l’énergie ont été des obstacles aux investissements internationaux en Tunisie.

L’instabilité institutionnelle du pays ne favorise pas des investissements directs étrangers réguliers et efficaces, indique-t-on. Malgré de nombreuses tentatives, les institutions tunisiennes n’ont pas encore atteint l’objectif ambitieux de mettre en œuvre des programmes à long terme répondant aux défis structurels actuels.

En effet, l’élite tunisienne reste ancrée dans un cadre capitaliste qui impose une recherche de croissance sans fin, privilégiant le profit privé plutôt que l’intérêt public, entraînant, comme l’a fait remarquer Sean Sweeney, « une expansion énergétique plutôt qu’une transition énergétique ».

Réformer l’ensemble du système énergétique et passer à un recours accru aux énergies renouvelables reste une priorité pour la Tunisie, avec pour objectif ultime d’attirer les investissements étrangers et de réduire la dépendance énergétique. Cependant, la transition énergétique reste intimement liée à la stabilité institutionnelle, notamment pour l’égalité socio-économique.

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