S’ils deviennent réalisables, selon un récent rapport de la Banque de Règlements Internationaux (BRI) intitulé « Projet Leap – Le système financier à l’épreuve du quantum », ils pourraient être utilisés pour compromettre la sécurité des protocoles cryptographiques courants actuels sur lesquels le système financier s’appuie pour sécuriser les données et les transactions.
On rappelle, à cet effet, qu’au milieu des années 1990, les chercheurs ont créé des algorithmes quantiques qui, du moins en théorie et compte tenu d’un ordinateur quantique suffisamment puissant, pourraient briser les schémas cryptographiques à clé publique largement utilisés aujourd’hui.
Cela rendrait instantanément obsolètes de nombreuses techniques cryptographiques actuelles, menaçant les fondements de l’infrastructure de services financiers et ayant de graves répercussions sur la stabilité financière. Bien que les ordinateurs quantiques fonctionnels ne soient pas encore disponibles, la menace pour la sécurité doit être traitée de toute urgence, précise le rapport du BRI.
Déjà, les acteurs malveillants peuvent intercepter et stocker des données confidentielles et classiquement cryptées avec l’intention de les déchiffrer plus tard, lorsque les machines quantiques deviendront suffisamment puissantes pour le faire. Cela signifie que les données stockées ou transmises aujourd’hui sont, en fait, exposées aux attaques « récolter maintenant, décrypter plus tard » par un futur ordinateur quantique.
Un projet pour sécuriser le système financier
La sensibilité à long terme des données financières signifie que l’existence future potentielle d’un ordinateur quantique rend effectivement les systèmes d’aujourd’hui peu sûrs.
L’objectif du projet Leap est d’aider à sécuriser le système financier contre cette menace. Il est déjà possible de mettre en œuvre des protocoles cryptographiques résistants aux quantums. Cependant, leur mise en œuvre dans les systèmes financiers soulève un certain nombre de défis. Plus précisément, le manque de flexibilité des systèmes existants signifie qu’un effort de transition majeur sera nécessaire.
Le projet aborde certains des défis spécifiques de la mise en place d’environnements informatiques résistants quantiques pour le système financier, en vue de préparer cette transition et de l’accélérer. L’expérience conjointe, dab ce contexte, du Centre d’Eurosystème BRI Innovation Hub, de la Banque de France et de la Deutsche Bundesbank vise à assurer la protection quantique du système financier, en commençant par les processus de la banque centrale.
Deux objectifs clés de protection quantique
La première phase du projet Leap a exploré la mise en œuvre de protocoles cryptographiques post-quantiques pour les cas d’utilisation des banques centrales tels que les paiements. Un environnement quantique sécurisé a été créé pour sécuriser les infrastructures contre l’interception des données en transit. Cette solution pourrait protéger les communications hautement sensibles.
Avec ses deux objectifs clés de protection quantique du système financier et de sensibilisation de la communauté des banques centrales, le projet vise à fournir des informations précieuses sur le parcours quantique du système financier. Un défi spécifique abordé par la première phase du projet Leap est l’agilité cryptographique, à savoir la capacité de basculer entre les schémas cryptographiques et les algorithmes sans affecter les applications.
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