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L’Ethiopie empoisonne le 3e mandat d’Al-Sissi : Elle continue de remplir son méga barrage au risque d’assécher l’Egypte

L’Ethiopie empoisonne le 3e mandat d’Al-Sissi : Elle continue de remplir son méga barrage au risque d’assécher l’Egypte

 

Le contentieux est lourd et les enjeux sont énormes. Le quatrième round de négociations organisées du 17 et le 19 décembre 2023 dans la capitale éthiopienne (Addis-Abeba) n’a rien donné. Les émissaires égyptiens et soudanais n’ont obtenu aucune concession sur les modalités de fonctionnement du Grand barrage de la renaissance (Gerd). Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, Prix Nobel de la Paix 2019, ne veut rien lâcher…

Les trois parties se renvoient la balle suite à l’échec des énièmes pourparlers. Mais il est plus probable que le blocage vienne de l’Ethiopie, elle qui a investi 3,5 milliards d’euros dans cet ouvrage titanesque. Après cet investissement colossal il est difficile d’encaisser les remarques et complaintes des voisins sur la manière de gérer le précieux liquide.

Les trois pays sont à couteaux tirés bien avant le démarrage du méga chantier, en 2011. Et pour cause : dans cette partie du continent où l’eau est si rare l’Egypte et le Soudan ont les pires craintes face aux risques de réduction de leur approvisionnement. Ils ont multiplié les appels en direction d’Abiy Ahmed pour qu’il arrête de gonfler les réserves de son barrage. Mais il ne veut rien savoir et joue la montre en pariant sur la lassitude de ses voisins.

L’Ethiopie continue de plus belle ses opérations de remplissage, la dernière fois c’était à la veille du nouvel an éthiopien, le 10 septembre dernier. Addis-Abeba fonce : le réservoir a stocké quelque 49 milliards de mètres cube d’eau sur les 74 milliards escomptés et le chantier, qui affiche un taux d’avancement de 95%, devrait être achevé d’ici la fin de cette année. De quoi irriter fortement le président égyptien, Abdelfattah Al-Sissi et lui pourrir le début de son troisième mandat.

Les trois voisins ont ouvert les négociations en 2015, quatre ans après le lancement du projet mais jusqu’ici aucun accord n’a été scellé. L’Egypte brandit un droit historique sur les eaux du Nil en s’adossant sur un accord de l’époque coloniale que n’avait pas paraphé l’Éthiopie, l’argument phare de cette dernière pour neutraliser le Caire…

Addis-Abeba mise tout sur ce méga barrage hydroélectrique (1,8 kilomètre de long, 145 mètres de haut). Le pays table sur plus de 5000 mégawatts pour doubler sa production d’électricité et alimenter la moitié de ses 120 millions d’habitants privés de courant. Mais il ne faut pas minorer la mauvaise humeur des pays voisins. L’eau est une des sources majeures de conflit dans le monde et elle le sera encore plus avec la sécheresse accentuée par le réchauffement climatique. Donc attention…

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