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Ma vie: Commerçant, père de famille de Kairouan

Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.

Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.

Kacem a 48 ans, il est commerçant de fruits secs et d’épices à Kairouan.

Kacem est marié à Souad sa cadette de 6 ans et femme au foyer.  Le couple a 2 garçons Jaafar 15 ans et Abdelkarim 13 ans, tous les deux élèves dans un collège public.

Kacem possède un véhicule utilitaire et une voiture familiale.

Commerçant et agriculteur

Kacem nous confie : ‘‘ Dieu merci, je suis issu d’une famille aisée qui a un beau patrimoine de terres agricoles. Mon père, en parallèle à l’agriculture, était un grand commerçant. C’est lui qui m’a appris les ficelles du métier, Allah Yarhmou’’

Kacem continue : ‘‘Après le décès de mon père, j’ai décidé d’arrêter mes études en sciences comptables et de me consacrer à plein temps au commerce des fruits secs et des légumes. J’ai pris les rênes de l’entreprise familiales. Mes frères n’étaient pas doués pour le commerce comme moi, ce sont des fonctionnaires.’’

Kacem nous apprend qu’il continue à cultiver la terre héritée de son père avec ses 600 pieds d’oliviers.

Kacem lance fièrement : ‘‘Nous avons les meilleures olives de la région. L’huile d’olive qui en est extraite est exceptionnelle. De l’or liquide !’’

La conception du couple : L’homme au travail, la femme à la maison

Kacem nous parle de son mariage : ‘‘J’ai épousé Souad qui m’a donné ces 2 beaux garçons. Ma femme savait que le mariage était conditionné au fait qu’elle reste à la maison et qu’elle ne travaille pas. Pourquoi travailler si on a assez d’argent pour vivre Hamdoullah.’’

Kacem insiste : ‘‘En regardant autour de moi, dans le milieu familial élargi, je ne regrette pas le choix de garder ma femme à la maison pour s’occuper de nos enfants. Je suis convaincu que le fait pour une mère de s’occuper de ses enfants et de leur consacrer la plupart de son temps est bien plus important que de travailler à l’extérieur, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur l’aspect émotionnel et psychologique des enfants lorsque leurs parents sont absents pendant de longues périodes…’’

Il ajoute : “La présence de ma femme à la maison me confère un sentiment de sécurité et de tranquillité. Je suis sûr que mes enfants sont entre de bonnes mains et que tous leurs besoins sont pleinement satisfaits…”

Avec un air insistant et moralisateur Kacem nous dit : ‘‘L’éducation des enfants est une grande responsabilité. Ma femme ne doit pas travailler. Elle doit rester à la maison, c’est son devoir’’.

Les finances

Kacem nous parle des ses finances : ‘‘Je gagne, en moyenne, 4 000 dinars par mois. J’ai hérité également de 600 oliviers de mon père. Grâce à la récolte d’olives, je gagne 30 000 dinars par an. C’est un complément de revenu non négligeable bien que la production ait régressé ces dernières années à cause de la sécheresse et la faible pluviométrie. Je ne cache pas, cependant, que je suis dans une situation assez aisée, Hamdoullah’’.

Kacem nous donne des détails sur la gestion du budget familial : ‘‘le budget du foyer familial est entre 1 700 à 2 000 dinars par mois et ce sans compter les factures d’électricité, de l’eau et d’internet. C’est à l’occasion de Ramadan et de l’Aïd Kébir que le budget explose.  Ceci sans oublier les vacances estivales en famille, pour une enveloppe moyenne de 3 000 dinars’’.

Kacem nous indique que la famille vient tout juste de rentrer d’un voyage en Espagne qui lui a coûté 10 000 dinars. Il dit à ce sujet : ‘‘J’ai dépensé 10 000 dinars pour ce voyage qui était exceptionnel à tous les niveaux surtout les finances. Ca devient de plus en plus cher de voyager en famille de nos jours’’.

Kacem nous confie son rêve : ‘‘je veux que mes 2 garçons aillent jusqu’au bout de leurs études et n’abandonnent pas . Ils feront des études supérieures à l’étranger et auront des diplômes scientifiques prestigieux’’.

Le budget familial

Les revenus :

  • Revenu mensuel net de Kacem : 4 000 dinars.
  • Revenu complémentaire de la récolte d’olives : 30 000 dinars par an.

Les dépenses :

  • 1 700 dinars/mois pour les dépenses alimentaires et les produits de nettoyage.
  • 400 dinars/mois pour les clubs des 2 garçons.
  • 700 dinars/mois de frais de carburant.
  • 80 dinars pour l’abonnement Internet.
  • 100 dinars pour la facture de la SONEDE.
  • 250 dinars pour la facture de la STEG

Le budget de Ramadan est de 2 500 dinars.  A l’occasion de L’Aïd El Fitr Kacem prévoit une enveloppe globale de 1 100 dinars.

Pour l’Aïd Kébir, Kacem réserve 1 200 dinars pour l’achat d’un mouton.

L’achat de la fourniture scolaire à chaque rentrée est estimé à 1 000 dinars.

La famille s’habille des magasins de prêt à porter pour un budget global de 2 000 dinars par an.

Kacem bénéficie d’une couverture sociale et possède 3 comptes bancaires.

Kacem avoue ne jamais avoir contracté de crédit bancaire de sa vie.

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