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Ma vie: Couple avec un fils unique de Gabès.

Ma vie: Couple avec un fils unique de Gabès.

Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.

Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.

Le mari : Jalel, 49 ans, enseignant du secondaire (professeur).

La femme : Warda, 32 ans, journaliste et correspondante pour une chaîne de télé internationale.  

Le couple a un fils unique, Emir, âgé de 09 ans. La famille habite dans le sud du gouvernorat de Gabès.

Jalel se confie à nous : « Hamdoullah, nous vivons confortablement grâce à nos 02 salaires. Je possède une belle maison dans la palmeraie ‘‘ الواحة’’ ».

Une histoire d’amour malgré la différence d’âge

Jalel continue : « On s’est connu, Warda et moi, au lycée mais pas en tant qu’élèves. En effet, je suis nettement plus vieux que Warda. Il y a 17 ans de différence entre nous. »

Jalel regarde tendrement sa femme Warda et nous précise : « J’étais son professeur de langue arabe au lycée. Elle était mon élève, une jeune fille studieuse, sérieuse et pleine d’ambition. J’étais impressionné par sa personnalité. Quelques années après j’ai fini par épouser celle qui a ‘‘volé mon cœur’’ ».

Une enfance difficile

Jalel nous raconte qu’il a perdu son père à l’âge de 15 ans. Deux ans après, il a perdu sa mère. Il s’est retrouvé seul à l’âge de 17 ans et a du se débrouiller seul, sans aucune aide.

Jalel nous dit à ce sujet : « Je n’ai pas eu une vie facile. Il fallait que je trace mon chemin tout seul. Je n’avais personne ” مقطوع من شجرة ” ».

Jalel lance un grand soupire et paraît affecté. Warda en profite pour prendre la parole, elle regarde fièrement son mari et nous dit : « Jalel s’est construit tout seul. Il a fini ses études et a travaillé durant les vacances en hiver comme en été. Il est devenu professeur comme en rêvait son défunt père qui voulait le voir dans l’enseignement ».

Le fils Emir au centre des intérêts

Warda rajoute : « Notre petit prince Emir est maintenant notre priorité absolue. Jalel veut lui assurer un bel avenir et ne veut pas qu’il vive le calvaire qu’il a vécu étant jeune ».

Jalel reprend la parole : « Emir est ma priorité absolue. Malgré notre situation matérielle confortable, je stresse pour son avenir. Je veux lui lancer un projet qui lui permettra une rente indispensable pour son avenir ».

Partir et quitter le pays

Warda nous lance : « je suis également préoccupée par l’avenir de Emir.  Quitter le pays est la meilleure solution pour l’avenir de notre fils. Ici ses chances de réussite sont quasi-nulles ».

Warda continue : « La chaîne de télé pour laquelle je travaille m’a proposé de rejoindre le siège social au Canada. J’y songe sérieusement. C’est une occasion à ne pas rater. Ca permettra d’améliorer notre situation financière. Il faut cependant convaincre Jalel ».

Warda insiste : « Jalel est assez réticent et refuse de parler d’immigration. Partir au Canada est une chance qui ne se présentera pas une deuxième fois. Je dois partir toute seule, dans une première étape. Jalel et Emir me rejoindrons par la suite, une fois que j’aurai préparé les papiers et leur installation. J’ai peur que Emir soit affecté psychologiquement par mon absence. Je fais ça pour lui ».

Le budget familial

Les revenus :

  • Salaire de Jalel : 1 600 dinars par mois.
  • Salaire de Warda : 2 700 dinars par mois.

Le couple se partage les dépenses du foyer.

Les dépenses :

  • Frais de STEG : 200 dinars par mois.
  • Frais de SONEDE : 80 dinars.
  • Frais d’Internet : 47 dinars par mois.
  • Argent de poche des époux : 600 dinars par mois.
  • Produits alimentaires et d’entretien : 600 dinars par mois.
  • Frais de carburant : 500 dinars par mois.
  • Frais de scolarité de Emir : 200 dinars par mois.
  • Budget santé (soins, médicaments,…) : 150 dinars par mois.

Le budget ramadan est de 700 dinars incluant les extras. La famille consacre 800 dinars pour l’Aïd Fitr.

La famille consacre un budget pour l’Aïd Kébir de 1 000 dinars.

La famille achète des vêtements neufs dans les magasins de prêt à porter 2 fois par an : Des vêtements pour l’hiver et des vêtements pour l’été pour une moyenne de 1 800 dinars par an.

Le couple ne prévoit pas de budget pour les vacances qui sont rarement planifiées.

La famille a une seule voiture. Les 02 parents bénéficient d’une couverture sociale. Ils sont les 02 bancarisés.

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