Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.
Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.
Henda a 33 ans.
Samir a 36 ans.
Le couple s’est marié il y a tout juste un an.
Henda et Samir sont fonctionnaires de l’Etat. Ils touchent ensemble 3 700 dinars par mois.
Ils attendent d’ici quelques semaines la naissance de leur premier enfant.
Le couple habite dans un confortable appartement, au centre-ville de Sousse, qu’i loue pour 750 dinars par mois.
Samir nous confie : « Nous louons cet appartement en attendant la fin du chantier de construction de notre maison. Les travaux ont connu du retard à cause de la flambée des prix des matériaux de constructions, sanitaires,…. Nous sommes dans la phase finale de finition et les prix ont doublé depuis le début du projet. Si on fini à temps on pourra mettre 9 000 dinars de côté chaque année».
Henda intervient, lance un regard taquin à Samir et nous dit : « Nous attendons d’ici quelques semaines la naissance de notre premier enfant. Bientôt nous ne serons plus que deux mais trois ».
La voiture
Samir reprend la parole : « J’ai récemment vendu ma voiture et je prévois acheter une voiture plus grande et plus confortable. Nous avons été obligés, durant une petite période, de prendre le taxi individuel pour aller au travail. Après, on a fait du covoiturage avec une collègue de Henda contre une participation de 80 dinars par mois. C’était un bon deal ! ».
Samir continue : « Hamdoullah, Henda a eu une promotion et bénéficie d’une voiture de fonction avec des bons d’essence. Nos déplacements journaliers au travail sont devenus plus faciles et moins coûteux ».
Henda nous lance : « La voiture de fonction nous fait épargner beaucoup d’argent. Cette promotion est venue au bon moment. Ce bébé est de bon augure pour nous – المولود طالع خير علينا ».
Henda nous dit avoir contracté un crédit de 10 000 dinars pour le mariage. Elle rembourse 450 dinars par mois et devrait finir de payer d’ici une année.
Le couple réserve 400 dinars par mois pour les produits alimentaires. Samir nous précise à ce sujet : « Comme nous bénéficions de chèques repas, nous en profitons pour faire des courses avec. A midi nous mangeons à la maison. Nous échangeons les tickets repas dans les grandes surfaces et ça limite nos dépenses en cash ».
Samir nous confie que le couple prête une attention particulière à son confort. Il nous dit à ce sujet : « Comme nous travaillons 8 heures par jour, notre maison doit être assez confortable pourque nous puissions nous reposer et nous ressourcer pour le lendemain. La voiture est également indispensable. Je veux une nouvelle voiture sans tracas de réparation, ni imprévus… ».
Le budget du couple
Le couple paie une facture de 90 dinars à la SONEDE et de 150 dinars par mois à la STEG.
35 dinars par mois sont également réservés pour payer la facture d’ADSL.
De part leur travail de fonctionnaires, le couple bénéficie d’une couverture sociale et sanitaire.
Le couple nous dit que les frais de santé ont coûté le mois dernier près de 1 000 dinars à cause des visites de contrôle de Henda à son gynécologue. Henda profite pour nous annoncer que le bébé sera un garçon.
Samir nous apprend qu’il consacre 300 dinars par mois pour acheter ses cigarettes. Il dit à ce sujet en évitant le regard de Henda : « Ça me coûte 10 dinars par jour. Je n’ai pas pensé à arrêter de fumer bien que conscient des méfaits du tabac tant sur la santé que sur les finances. Le tabac est important pour ‘‘réguler l’humeur – تعديل المزاج’’ exactement comme le café voire mieux… ».
Henda consacre un budget de 200 dinars par mois entre le salon de coiffure et les cartes de recharges téléphoniques.
Le couple nous confie qu’il invite souvent des amis et de la famille chez eux surtout durant le weekend.
Henda nous dit : « Nous avons passé le voyage de noces en Turquie. Nous avons également profité de 3 nuitées dans un hôtel de Mahdia cet été. Ce fût seules vacances durant toute l’année ».
Le couple s’habille dans les magasins de prêts à porter, sur Internet et dans la fripe de luxe. Il y consacre un budget de 450 dinars par mois. Henda nous confie à ce sujet qu’elle vient juste de finir le trousseau du bébé et acheté la semaine dernière pour 500 dinars de vêtements.
Le couple consacre 200 dinars pour Ramadan vu qu’il rompt le jeune chez la famille de Samir.
Le budget de l’Aïd est de 450 dinars pour les deux.
Le bébé arrive
Henda et Samir ont prévu un budget de 3 000 dinars comme frais de naissance. Henda a prévu d’accoucher dans une clinique privée de la région.
Samir nous dit à ce sujet : « J’ai mis de côté 3000 dinars pour les frais d’accouchement. Cet argent provient de la cession de ma voiture vendue dans le marché des véhicules de la capitale. Je garde la somme restante, précieusement, dans un compte de banque en attendant d’acheter ma nouvelle voiture ».
Durant sa grossesse Henda se fait aider pour une aide-ménagère 02 fois par mois contre 50 dinars.
Henda nous dit : « Après la naissance Inchallah et une fois le congé de maternité fini, je vais demander un deuxième congé pour passer plus de temps avec mon bébé. Après je vais le confier à sa grand-mère qui habite tout prêt de chez-nous. Elle s’en occupera bien ».
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