Economie

Mafia islamica (1/2)

Mafia islamica (1/2)

Les mouvances islamistes sont souvent considérées, à l’instar de la confrérie des frères musulmans, Al-Qaida ou Daech, comme des organisations au service d’une idéologie usant de tous les moyens à sa disposition. Ce pragmatisme fait d’eux donc les héritiers des organisations fascistes apparues avant la Seconde Guerre mondiale.

Toutefois et loin des considérations idéologiques, la prise du pouvoir par les mouvances islamo-fascistes a mis à nu une structure d’abord préoccupée par des problématiques d’efficacité et d’organisation où la religion et l’idéologie semblent revêtir une fonction secondaire, voire instrumentale.

Si l’on s’intéresse de plus près à ces mouvances islamistes, l’on y verra des points communs avec des organisations de type mafieux, qu’il s’agisse de structures, de mode d’action et d’objectif à savoir la prise du pouvoir.

L’on percevra ainsi des similitudes organisationnelles : plutôt qu’une structure fondée sur une discipline idéologique forte, les mouvances islamistes disposent de services secrets agissant dans la clandestinité qui n’est pas sans rappeler le fonctionnement du système mafieux classique. Il n’est donc pas impossible qu’un ensemble de contraintes similaires (activités illicites, trafics, répression policière…), tendent à aboutir au même type d’organisations.

Il semble, en effet, que l’ensemble des structures mafieuses classiques et les mouvances islamistes repose sur une grande créativité organisationnelle.

Néanmoins, l’on ne peut être que surpris par leurs nombreuses ressemblances. Seul un niveau de contraintes extrême peut expliquer de telles similitudes pour des organisations qui se sont créées et développées dans des contextes culturels différents.

Qu’est-ce qu’une organisation mafieuse ?

Contrairement à une idée commune, il ne s’agit pas d’une organisation dédiée en priorité au trafic de stupéfiants composée de truands aux pratiques folkloriques barbares, comme de nombreux films, dont certains devenus culte, le suggèrent. La mafia est avant tout un regroupement assez souple de petites structures qui use de sa capacité d’intimidation afin d’amasser argent et pouvoir.

On peut diviser ce type d’organisation en deux niveaux : la haute mafia, ou mafia en cols blancs et la basse mafia ou hommes de main. Par analogie, le rôle que joue la haute mafia dans les organisations mafieuses classiques est rempli par des dignitaires politiques et idéologues islamistes qui sous-traitent des miliciens ou des djihadistes qu’on peut assimiler aux hommes de main de la basse mafia classique. 

De ce système, le grand public connaît généralement la basse mafia avec ses assassins ou ses hommes de main intimidant des gens pour les racketer. C’est à la basse mafia qu’échoit l’exécution des sales œuvres comme les meurtres et donc, le maintien de l’intimidation, rouage essentiel du système.

Haute et basse mafia se complètent. La première assure une certaine impunité à la seconde en ralentissant les enquêtes et en garantissant aux hommes de main de la basse mafia des acquittements, des non-lieux ou des procès cassés pour vices de formes, bref, l’impunité.

Au-delà de la peur, bien réelle, les populations des espaces sous contrôle mafieux classique ou islamiste, sont souvent redevables à l’égard de membres de la mafia ou aux associations de bienfaisance que l’on peut considérer bras caritatif des mouvances islamistes. Mafias classiques et mafias islamistes permettent ainsi aux populations de bénéficier d’aides occasionnelles ou périodiques à l’occasion d’élections locales ou générales, de fêtes religieuses, d’obtenir un poste de fonctionnaire ou autre.

Il faut d’ailleurs signaler que lorsque les mafias classiques ou islamistes choisissent d’infiltrer des entreprises légales, elle privilégie certains secteurs permettant « d’offrir » de nombreux emplois aux populations ciblées, la fonction publique à titre d’exemple.

Assurés d’un soutien de certaines franges de la population et d’une relative impunité judiciaire assurée par les membres de la haute mafia classique ou islamiste, ces organisations criminelles peuvent ensuite mener des entreprises d’ampleur comme le trafic de stupéfiants, la contrebande en tout genre, la traite d’êtres humains, le transfert de main-d’œuvre terroriste vers les zones de conflits, le blanchiment, etc.

Financement

C’est par exemple le vol, le trafic de drogues, toutes sortes de délits et de crimes qui permettent aux organisations criminelles classiques ou islamistes d’amasser des fonds. Et ce sont ces fonds que les blanchisseurs vont dissimuler et intégrer dans le circuit financier pour en profiter en toute impunité. Blanchiment d’argent à caractère mafieux classique et financement du terrorisme sont ainsi liés et présentent des points similaires.

De par leur nature même, ils constituent des activités secrètes menées à l’échelle internationale. Mais le financement des mouvances islamistes diffère des modèles habituels du blanchiment où les criminels doivent trouver un moyen de blanchir leurs profits illicites.

En effet, les sources de financement des organisations islamistes peuvent être aussi bien légales qu’illégales contrairement au blanchiment d’argent qui est toujours de nature illicite.

Le financement des organisations islamistes peut faire appel à des fonds provenant de sources légales, comme les dons personnels et les profits provenant d’entreprises ou d’associations caritatives, que de sources criminelles classiques, comme le trafic de stupéfiants, la contrebande d’armes et d’autres produits, la fraude, les enlèvements ou l’extorsion.

Toutefois, les organisations islamistes innovent à bien des égards pour se financer. C’est ainsi, que le djihad du sexe ou prostitution Halal se substitue aux réseaux de prostitution habituels contrôlés par les mafias classiques, et Al Ihtitab (littéralement chercher du bois en arabe) prend la place du racket classique, etc.

Les organisations islamistes ont recours à des techniques semblables à celles qui sont utilisées pour le blanchiment d’argent afin de ne pas attirer l’attention des autorités et de protéger l’identité de leurs commanditaires et des bénéficiaires des fonds amassés.

Toutefois, contrairement au blanchiment d’argent, les opérations financières liées au financement des activités terroristes sont en général constituées de petites sommes. Par conséquent, lorsque les terroristes recueillent des fonds de sources légales, il est donc plus difficile de les détecter et d’en suivre la trace.

A suivre

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