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Maroc, Espagne… : La canicule se pointe, déjà, avec des records

Maroc, Espagne… : La canicule se pointe, déjà, avec des records

On l’a senti ce lundi 24 avril : la canicule sera très précoce cette année. Une masse d’air très chaude va tourmenter l’Espagne cette semaine, avec des pics de chaleur qui peuvent monter jusqu’à 40 degrés à partir de ce mercredi 26 avril, c’est plus de 15 degrés au-dessus des températures normales à cette période de l’année. Au Maroc aussi ça montera, jusqu’à 44 degrés cette semaine…

En Espagne on pourrait même battre le record européen, enregistré à Orihuela, en Espagne, le 9 avril 2011 ; le mercure avait dépassé le seuil des 39 degrés, rappelle le météorologue Fabien Delacour sur Twitter. Une chaleur pareille fin avril et avec cette intensité c’est «inédit en Espagne» et «inédit en Europe», indique l’agroclimatologue Serge Zaka sur le même réseau social.

A ajouter à une sécheresse sans précédent qui frappe une bonne partie du territoire espagnol, accentuant la pénurie d’eau, les risques d’incendies – la France y est déjà – et des dégâts agricoles très conséquents…

L’agence météorologique espagnole, l’Aemet, a indiqué dans un communiqué hier dimanche que le pays sera impacté par des «températures exceptionnellement élevées pour cette période de l’année», et qu’elles monteront «jeudi et vendredi, 35°C dans la moitié sud et la vallée de l’Èbre et 40°C dans le Guadalquivir».

Ce temps caniculaire est du à une «masse d’air très chaude et sèche, d’origine africaine, sur l’Espagne continentale et les Baléares», ajoutent les services de la météo. Et il ne faut pas s’attendre à des soirées plus clémentes, les nuits seront “tropicales”, notamment en Andalousie où le thermomètre affichera dans le meilleur des cas 20 degrés.

Si les prévisions sont bonnes «ce serait quelque chose de jamais vu dans notre histoire moderne», dit dans le journal espagnol El Pais Juan Jesús González Alemán, chercheur à l’Aemet. Le porte-parole de l’agence, Rubén del Campo, alerte en ces termes : «Ce serait la canicule la plus intense de celles enregistrées en avril depuis qu’il existe des données», c’est-à-dire depuis 1961.

Cette chaleur du mois de juillet alors que l’agriculture est déjà «les deux genoux à terre» du fait d’une sécheresse historique préoccupe au plus haut point l’agroclimatologue Serge Zaka. Il est «effaré» par les données avancées sur les pertes agricoles : «3,5 millions d’hectares (333 fois la taille de Paris !) sont définitivement perdus !», dit-il. A noter que ce chiffre provient d’une étude de l’organisation agricole espagnole COAG qui a indiqué que la sécheresse a impacté 60% des campagnes.

La sécheresse a frappé de plein fouet l’une des aires humides les plus importantes d’Europe, le parc national de Doñana, en Andalousie. «Il y a juste un peu d’eau dans 300 hectares sur les 30 000 hectares qui devraient être inondés», souligne sur France info Felipe Fuentelsaz, spécialiste eau et agriculture de l’ONG WWF.

Derrière tous ces phénomènes extrêmes un seul coupable : le réchauffement climatique. «Car il ne s’agit pas d’un événement ponctuel, nous constatons qu’au cours des dernières décennies, les épisodes chauds l’emportent sur les épisodes froids et qu’ils surviennent de plus en plus tôt, sont plus fréquents, durent plus longtemps et sont plus intenses», commente Rubén del Campo, porte-parole de l’Aemet, dans El Pais.

Enfin sachez que ce temps caniculaire est le deuxième du printemps en Espagne, déjà, après le coup de chaud de fin mars dernier. La saison estivale sera infernale…

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