A la une

Mexique : New York Times s’approche trop des affaires mafieuses du Président, sa réaction est folle…

Mexique : New York Times s’approche trop des affaires mafieuses du Président, sa réaction est folle…

Le Mexique, un des pays les plus criminogènes au monde, un pays gangréné par la drogue et des trafics en tout genre, refait parler de lui. Ou plutôt le président Andres Manuel Lopez Obrador refait parler de lui. Il est accusé d’avoir balancé publiquement le numéro de téléphone d’une journaliste du New York Times qui s’est trop approchée des petites affaires du président, des affaires qui sentent le souffre. L’organisme en charge de la protection des données au Mexique a diligenté hier jeudi 22 février une enquête sur le chef de l’Etat…

Le journal américain est sur la piste du président et de ses collaborateurs pour de fortes présomptions de relations avec les narcotrafiquants. L’enquête forcément déplait au président Obrador. Alors il a eu l’idée de dévoiler les données de la journaliste lors de sa traditionnelle conférence de presse diffusée à la télévision. C’était sa façon de répondre aux questions très embarrassantes envoyées par le journal new-yorkais. Au Mexique ça équivaut à une condamnation à mort vu le nombre de journalistes assassinés par les mafias, 160 depuis 2000.

L’Institut national de la transparence, d’accès à l’information et de protection des données personnelles (INAI) a fait savoir via un communiqué qu’il a déclenché une enquête pour déterminer si le chef de l’Etat a violé les “principes et devoirs établis” dans la loi mexicaine sur la protection des données. Le New York Times a pointé sur X une “tactique préoccupante et inacceptable de la part d’un dirigeant mondial à un moment où les menaces contre les journalistes vont en augmentant“.

Un tel acte met les journalistes américains “en danger dans l’un des pays les plus dangereux pour la presse”, a embrayé sur X Jan-Albert Hootsen, représentant au Mexique du Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

L’enquête du New York Times est sortie hier jeudi en anglais et en espagnol. Elle se base sur les investigations de fonctionnaires américains qui ont mis à jour “des possibles liens entre de puissants opérateurs des cartels et des fonctionnaires et des conseillers” appartenant au cercle du président de la République.

L’article dit notamment qu’un proche d’Obrador a pris langue avec Ismael Zambada, un des barons du Cartel de Sinaloa, avant son élection en 2018. Le président mexicain a rétorqué que ce sont des “calomnies” et a exigé de l’administration américaine des explications. “Les États-Unis n’ont jamais ouvert d’enquête formelle contre Lopez Obrador et les fonctionnaires en charge de l’enquête l’ont archivée“, indique le New York Times.

A noter que fin janvier dernier Tim Golden, deux fois vainqueur du prix Pulitzer, a sorti une enquête dans le journal en ligne ProPublica qui disait que le Cartel de Sinaloa avait décaissé 2 millions de dollars pour la première des trois campagnes d’Andres Manuel Lopez Obrador en 2006. Le président s’était insurgé en dénonçant des “pratiques immorales” et des “calomnies“. Il avait accusé ses adversaires politiques d’être derrière le coup, à quelques jours de l’ouverture de la campagne pour l’élection présidentielle du 2 juin.

Le 26 janvier dernier un expert en cybersécurité avait exposé la fuite d’informations personnelles sur plus de 300 journalistes. Manifestement la frappe provenait d’une base de données de la présidence. Obrador s’était engagé à ordonner une enquête, ce qui ne l’avait pas empêché de pointer du doigt ses “adversaires“, accusés de fomenter une “guerre sale” à quelques mois des élections.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut