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Migrants : Mohammed Karim Jamoussi signe une tribune de haut vol dans Le Figaro

Migrants : Mohammed Karim Jamoussi signe une tribune de haut vol dans Le Figaro

L’ambassadeur de Tunisie en France, Mohammed Karim Jamoussi, a pris sa plume pour plaider énergiquement la cause de son pays face aux accusations de racisme, persistantes, notamment dans la presse française, en dépit des gages donnés par Tunis. Il a livré ses vérités dans Le Figaro, notamment le fait qu’il est illusoire de penser que la Tunisie à elle seule, avec ses petites mains et ses maigres moyens, réglera un problème que toute la puissance européenne n’a pas pu solutionner. Selon lui le seul remède réside dans une coordination plus efficace entre Européens et Africains pour combattre l’immigration clandestine. Et d’ailleurs l’Union européenne semble l’avoir compris et a posé un acte fort à travers le pacte sans précédent qu’elle vient de sceller avec la Tunisie

La dernière fois qu’on a vu Mohammed Karim Jamoussi il fédérait autour de lui les ambassadeurs des pays africains en France pour dessiner les perspectives d’une Union africaine qui a tout ce qu’il faut pour briller à la face du monde. Dans la tribune qu’il a signée dans le journal français l’ambassadeur de la Tunisie à Paris renouvelle ses engagements en direction de son continent, l’Afrique. Voici le texte dans son intégralité :

“Depuis le mois de février dernier, la Tunisie se trouve être la cible d’une virulente et massive campagne de désinformation. Les auteurs de cette tendancieuse campagne allèguent, sans aucun fondement, l’existence d’une position officielle des autorités tunisiennes fondée sur le rejet et renvoi de tous les migrants étrangers en situation irrégulière, suivie de pratiques xénophobes à l’encontre des migrants subsahariens en Tunisie.

Toute personne ayant visité la Tunisie ou ayant connaissance de sa longue et riche histoire ne peut qu’être outrée par ces contre-vérités et mensonges déversés à l’encontre du peuple tunisien et de ses dirigeants. Fière d’être un carrefour civilisationnel depuis l’empire de Carthage, la Tunisie s’est toujours illustrée par son accueil amical et sa protection irréprochable des hommes et des femmes, issus de tous les horizons, qui se sont rendus sur ses terres.

Ainsi, en 1962, la Tunisie a apporté son soutien inconditionnel au leader sud-africain Nelson Mandela dans sa lutte contre la ségrégation raciale, lequel avait séjourné sur ses terres; la Tunisie a été l’un des contributeurs au Fonds spécial des Nations unies pour la lutte contre l’apartheid, qui soutenait financièrement les organisations luttant contre l’apartheid. La Tunisie a, de même, soutenu plusieurs pays africains – la Guinée, l’Angola, le Mozambique, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert – dans leur lutte pour l’indépendance et le droit de leurs peuples à disposer d’eux-mêmes.

Ces quelques exemples montrent à l’évidence l’engagement indéfectible de la Tunisie en faveur de la solidarité panafricaine; alléguer que les Tunisiens sont racistes envers leurs frères africains ne peut être que pure ineptie, d’autant que les dirigeants tunisiens n’ont cessé d’appeler la communauté internationale à trouver les moyens permettant le respect de la dignité humaine aux migrants illégaux quelles que soient leurs origines, et ils considèrent qu’en l’état le traitement des migrants illégaux partout dans le monde est inhumain et ne pourrait le demeurer.

Toutefois, la Tunisie s’est trouvée confrontée depuis quelques années à un flux migratoire massif, lequel a été la cause de multiples tensions sur le plan sécuritaire, menaçant la paix sociale dans le pays, lesquels ont été la source de plusieurs agressions dont le lâche assassinat d’un jeune tunisien par des migrants illégaux dans la ville de Sfax. L’État tunisien a été amené à renforcer son dispositif sécuritaire pour protéger aussi bien les citoyens tunisiens que les étrangers et notamment les migrants subsahariens irréguliers, victimes de réseaux criminels de traite humaine.

Plusieurs mesures ont été prises aux fins de la protection de l’intégrité physique et morale de ces migrants; ainsi que pour garantir l’inviolabilité de leurs droits et ce, conformément aux lois tunisiennes en vigueur et aux conventions internationales relatives aux droits de l’homme.

Anticipant l’avènement de cette crise migratoire, le président de la République, Monsieur Kaïs Saïed, a eu plusieurs entretiens et réunions avec les dirigeants européens et des pays voisins, et a insisté sur la nécessité d’appréhender la question migratoire dans le cadre d’une approche globale et concertée impliquant tous les pays et acteurs concernés. Il a souligné que la Tunisie, tout en étant prête à trouver des solutions durables, ne saurait servir de garde-frontière de l’Europe, afin d’empêcher le flux de migrants illégaux, et ne pourrait accepter en aucune manière de devenir un pays de réinstallation pour les migrants refoulés et expulsés d’Europe.

Il a ainsi appelé au renforcement de la coopération régionale entre les pays de la rive sud et ceux de la rive nord de la Méditerranée contre la migration illégale à travers le partage des informations et la coordination de leurs efforts par la mise en place de mécanismes de coopération à même de garantir un contrôle efficace des flux migratoires. La coopération entre les pays d’origine, de transit et de destination étant essentielle pour encadrer la question de la migration. D’autre part, la Tunisie appelle les parties concernées à prendre des mesures fermes pour démanteler les réseaux de trafic de migrants, poursuivre les trafiquants et les passeurs en justice, et confisquer les avoirs liés à ces activités criminelles.

En réponse à l’appel lancé par le président de la République, un sommet international réunissant tous les pays intéressés se tiendra à Rome le 23 juillet 2023, il permettra de réunir, autour de la même table, les pays faisant face à ce grave problème afin d’élaborer une solution globale, juste et équitable prenant en compte les intérêts de toutes les parties concernées et dans le respect des lois en vigueur et des conventions internationales.

L’heure n’est plus aux stigmatisations et fausses allégations qui ne feront qu’attiser les haines. Toutes les parties concernées devront concourir à mettre fin aux souffrances des migrants irréguliers en les aidant à croire en un avenir meilleur à travers un cadre de vie plus attrayant. Tout retard pris dans la quête de solutions durables ne peut qu’être annonciateur de la survenance d’un chaos généralisé”.

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