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Niger : Macron l’a dit dimanche, les djihadistes l’ont confirmé hier et c’est un début…

Niger : Macron l’a dit dimanche, les djihadistes l’ont confirmé hier et c’est un début…

C’est la preuve, une fois de plus hélas, que le départ des militaires français ne réglera aucun des problèmes des putschistes qui les mettent dehors. Le président Emmanuel Macron avait déclaré dimanche dernier que depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier au Niger le cadre sécuritaire mis en place par le président Mohamed Bazoum a été déstabilisé au point qu’il y a eu plus d’attaques mortelles que lors des 18 mois précédents. Un énième assaut djihadiste au Niger hier jeudi 28 septembre corrobore l’argumentaire de Macron.

Sept soldats nigériens ont été fauchés dans l’ouest du pays par les terroristes, et cinq autres ont perdu la vie dans un accident de la circulation ; ils faisaient route vers le lieu de l’attaque, a précisé le ministre de la Défense dans un communiqué. Dans la région de Tillabéri (ouest) “une unité de l’opération Almahaou en mission de sécurisation à Kandadji, a été la cible de centaines de terroristes“, a indiqué le ministre et général Salifou Mody. Sept soldats sont tombés “au combat“, a-t-il ajouté…

Au cours de l’intervention” pour neutraliser les djihadistes “un tragique accident de circulation a entraîné la perte de cinq de nos valeureux soldats“, dit le communiqué. Toujours selon la même source sept personnes ont été blessées durant l’assaut, elles ont été admises dans un centre hospitalier.

On a également appris que les motos et l’armement des assaillants “ont été détruits dans la zone de Tijiane“, à 20 km au nord-est d’Ayorou, dans la même zone, a fait savoir le ministre. Par ailleurs “une opération de ratissage est actuellement en cours pour traquer l’ennemi“.

A noter que la région de Tillabéri est nichée dans la fameuse zone des “trois frontières” entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali où les djihadistes sahéliens sont comme des poissons dans l’eau, surtout les éléments de l’État islamique au grand Sahara (EIGS).

Rappelons que les putschistes du Niger ont délogé le président Bazoum au motif qu’il a totalement échoué dans la sécurisation du pays. Le moins qu’on puisse dire est que les premiers pas de la junte sont un désastre. Ils se sont alliés à leurs voisins, le Mali et le Burkina Faso, pilotés aussi par des putschistes, pour monter l’Alliance des États du Sahel (AES) afin de parer à toute intervention militaire de la CEDEAO. Mais leur pire ennemi n’est pas l’organisation régionale, ce sont les djihadistes et ils savent quoi faire pour les combattre…

Mais encore faut-il qu’ils en aient les moyens. Que voulez-vous comme résultat quand des armées sous-équipées, sous-entraînées et démotivées se retrouvent seules face à des groupes djihadistes qui ont des financements – ne me demandez pas comment -, des armes et comme allié un immense désert impossible à couvrir ? Pas plus tard que le 27 septembre la junte malienne a signalé l’attaque de deux de ses unités, au nord et à l’ouest du pays. Dans la même soirée les putschistes du Burkina Faso ont été ciblés par une tentative de coup d’Etat…

La France n’est plus là, certes et beaucoup exultent mais je ne suis pas certain que ce soit une bonne nouvelle pour des pays dont toutes les institutions sont en panne, les économies par terre et les armées complètement dépassées par l’ampleur de leur tâche. Il n’y a aucune perspective digne de ce nom à part les manoeuvres des militaires – des gouvernements de transition disent-ils – pour se cramponner au pouvoir. Ces pays vont mal, très mal.

 

 

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