Tunisie

Par Amine Ben Gamra : Dilemme des financements extérieurs en Tunisie

Par Amine Ben Gamra : Dilemme des financements extérieurs en Tunisie

L’investissement est le levier qui peut aider à faire bouger l’économie. Mais comment faire quand cela est passé d’une moyenne de 25 % du PIB entre 2000 et 2011 à 15 % aujourd’hui suite au manque des financements extérieurs.

Actuellement en Tunisie l’investissement intérieur est faibli, l’investissement étranger diminue et la fuite des capitaux augmente. Surtout, après l’affaire de la BH Bank et l’arrestation de plusieurs hommes d’affaires.

Sous le coup d’une crise politique, économique et financière depuis le printemps arabe, la Tunisie peine à voir le bout du tunnel : inflation, pénurie de denrées alimentaires et des médicaments, finances publiques en forte dégradation…

La Tunisie, qui doit trouver rapidement de quoi financer son budget, se tournerait vers d’autres partenaires et pense notamment au bloc économique des Brics.

Mais les pays économiquement faibles, tels que la Tunisie, ne peuvent pas rejoindre le groupe. Dans les meilleurs des cas, le pays peut obtenir le statut d’observateur. En effet, malgré les atouts de l’Algérie, à savoir le pétrole et le gaz, fortement demandés par la Chine, sa candidature aux Brics n’a pas été retenue.

L’absence de financements extérieurs incitera incontestablement les autorités tunisiennes à utiliser les réserves de change pour éviter des scénarios de défaut de paiement des dettes extérieures, sachant que les réserves de change risquent de chuter à un niveau inquiétant avant la fin de l’année 2023.

Le risque de défaut de paiement est très probable à mesure que les devises se déprécient et que les charges de remboursement montent en flèche.

Il est probable que les pressions vont s’intensifier avec la fin de l’année 2023 avec les échéances de paiement des dettes extérieures, compte tenu du déficit budgétaire actuel.

Il est nécessaire que les Tunisiens et d’autres acteurs proposent un plan qui sorte la Tunisie de sa gestion économique actuelle, dans lequel les nœuds gordiens entre l’État et le secteur privé sont coupés. Sans une telle réflexion stratégique, la faillite de la Tunisie est inéluctable.

 

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

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