Le président Kais Said n’a pas oublié, lui, de rendre un solennel et vibrant hommage à la grande et sincère militante Maya Jribi.
C’était hier au palais de Carthage, en conseil des ministres réuni au complet. A l’ordre du jour , deux projets de décret présidentiel de la plus haute importance : un portant création d’une haute instance nationale consultative pour la 2eme République et un autre portant appel aux électeurs au référendum du 25 juillet prochain.
Le moment était particulièrement grave. Et du coup, l’hommage rendu par le chef de l’État à Maya Jribi, un sens et une portée tout particuliers, il s’était enfin à la hauteur de l’icône nationale Maya Jribi.
L’hommage était immensément sincère. Par deux fois, le président Kais Saïd cite Maya Jribi. Et, en fin du Conseil des ministres, tous debout, avaient observé une minute de silence à sa mémoire.
Le message est éminemment politique. Ses premiers destinataires se reconnaîtront. Pour avoir trahi en se jetant dans les bras du mouvement islamiste, en bafouant les nobles valeurs pour lesquelles elle s’était toute sa vie battue. Ahmed Nejib Chebbi qui récidive aujourd’hui s’y reconnaîtra sans doute, d’autres encore que l’on ne citera pas.
On taira également les noms de tous les progressistes, socio-démocrates et dits progressistes qui avaient trahi la mémoire de Maya Jribi. Ils se reconnaîtront.
Dans cette funeste galerie, les pires, sans doute, restent ceux et celles qui, par pure opportunisme politique, avaient à un moment cru bon de manifester leur « immense douleur à la perte d’une amie ».
Hier, Kais Saïd a revivifié la mémoire de Maya Jribi. Il l’a fait au nom de tous les Tunisiens, à la veille d’un tournant historique que s’apprête à prendre le pays. Un ultime message qu’aurait sans doute cherché à adresser la grande Maya à ses petits compagnons et aux âmes charitables de circonstance.
Jawhar Chatty
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