À la surprise générale 7 pays (Irak, Algérie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Oman, Koweït et Russie) avaient annoncé en mars dernier une baisse brutale de la production de pétrole pour doper la demande et par conséquent les prix. Et bien c’est raté. Les incertitudes qui planent sur l’économie mondiale – la guerre en Ukraine, les bruits de botte à Taïwan, les velléités nucléaires de la Corée du Nord… – ont été plus fortes que les savants calculs des producteurs de pétrole. Résultat des courses : les prix du brut ont plongé hier mercredi 26 avril à la clôture sur les marchés…
La hausse des cours consécutive à l’annonce des pays de l’OPEP+ a été de courte durée. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, livrable en juin, a fondu de 3,81% hier, pour finir à 77,69 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), a lui été rogné de 3,59%, à 74,30 dollars. Les deux produits phares du marché sont même descendus plus bas que les tarifs affichés avant l’annonce de la réduction de la production.
«Les inquiétudes quant à la conjoncture emportent tout. Le fait que le marché n’ait pas réussi à garder l’élan après les coupes de l’Opep est une déconvenue majeure», a commenté un analyste de Confluence Investment.
«Le pétrole est en chute libre, entraîné par l’environnement économique difficile, le secteur bancaire qui fait peur, la réouverture décevante de la Chine, la crainte d’un resserrement trop marqué de la Fed (banque centrale américaine)» et la montée probable de la production du pétrole de schiste aux USA, a avancé un expert d’Oanda.
Un autre spécialiste de TD Securities explique ce surprenant tassement par un repli stratégique des opérateurs qui spéculaient il y a quelques semaines sur la flambée des cours. Maintenant ils «réduisent leurs positions de façon agressive», ce qui précipite le recul des prix sur les marchés mondiaux…
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les pays acheteurs ne boudent pas leur plaisir, en attendant la montée en puissance des énergies renouvelables pour soulager les finances publiques et l’environnement.
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