Entre l’Algérie et la Tunisie le mot “frères” n’est pas un artifice, c’est bien une réalité ; et les deux pays la poussent jusqu’à adopter les mêmes politiques publiques. C’est le cas sur l’abandon des subventions généralisées et leur orientation vers les nécessiteux. Tunis en parle depuis un moment mais n’a pas encore fait le grand, et c’est pour l’avoir trop crié sur les toits – entre autres – que l’ex-ministre de l’Economie Samir Saïed a été débarqué. Alger lui a bien avancé sur la question et a même un échéancier. Les deux pays se suivent aussi dans le dossier du plafonnement des prix des denrées de base pour soulager les citoyens en ces temps d’inflation persistante…
La Tunisie a dévoilé hier mercredi 22 novembre une liste de produits que les commerçants ne pourront plus manipuler au risque de s’attirer les foudres des autorités. Ces dernières ont même fixé le prix des oeufs et fait baisser celui du fer et du béton. L’Algérie a aussi dégainé dans la même journée son plan. Le ministère algérien du Commerce et de la Promotion des exportations planche actuellement sur 14 produits de grande consommation, dans le cadre d’une nouvelle loi de plafonnement des prix.
Alger fait tout pour couper l’herbe sous le pied des grossistes, des détaillants, des opérateurs dans l’emballage et la grande distribution, très gourmands par les temps qui courent. Après le tour de vis du ministère ils ne pourront plus agir à leur guise dans les marges bénéficiaires, c’est l’Etat qui dictera son mot et automatiquement beaucoup de prix baisseront.
Le ministère du Commerce a pris la décision de plafonner la marge bénéficiaire de certains produits de large consommation : légumineuses, riz, fruits et légumes, viandes, volaille et dérivés, lait, huile, sucre, pain et blé. Plus question de spéculer sur ces produits, et en Algérie les transgressions coûtent cher pénalement.
Et les autorités ne s’arrêtent pas là, elles vont aussi dresser une liste de prix de référence pour établir une comparaison avec les marchés internationaux. Il est aussi question d’instaurer une politique d’approvisionnement en grande quantité en produits de large consommation. Là aussi l’abondance de l’offre devrait influer sur les prix, vers la baisse…
A noter que les effets de ce programme seront perceptibles dès le prochain Ramadan, dans un peu plus de 3 mois. Le président Abdelmadjid Tebboune veut aller vite et fort, et il n’est pas exclu, d’après le journal “Algérie 360°”, que les voitures fassent partie de la liste des produits régis par le plafonnement. Les concessionnaires automobiles vont fulminer mais le chef de l’Etat n’en a cure.
Rappelons qu’une marge bénéficiaire de 7% avait été posée sur la table par les députés lors des débats sur la Loi de finances il y a deux ans, mais rien n’a été défini. Cette fois c’est l’exécutif qui taillera dans le vif, dans 10 jours, après avoir consulté toutes les parties…
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