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Polyclinique El Omrane : La cardiologue a disparu depuis 15 mois, la généraliste joue aux apprentis sorciers

Polyclinique El Omrane : La cardiologue a disparu depuis 15 mois, la généraliste joue aux apprentis sorciers

Le désert médical dans les zones de l’intérieur de la Tunisie on connaissait, mais dans la capitale, à Tunis, on connaissait beaucoup moins. Une terrible histoire est arrivée à nos oreilles, elle nous a été relatée par une patiente souffrant d’une pathologie cardiaque. Elle nous a raconté son calvaire et celui de tous les autres à la Polyclinique El Omrane, depuis presque 15 mois…

La spécialiste en cardiologie a mis les mis les voiles, disparu, pour, dit-on, aller cultiver son propre jardin. Entendez par là elle a décidé de s’occuper exclusivement de son propre cabinet et certainement d’autres tâches moins éreintantes – et plus juteuses – que les corvées du service public. Elle a officiellement largué les amarres après un long congé d’un an et ça fait trois mois qu’on lui cherche un remplaçant.

En attendant un médecin généraliste, une dame, fait comme il peut pour boucher le trou. En fait il ne fait pas grand-chose, il se contente de jeter un oeil sur le traitement prescrit par la cardiologue démissionnaire et copie la même ordonnance. Ce qui sur le plan éthique et médical pose tout de même de très gros problèmes. En effet ce type de pathologie requiert des examens approfondis réguliers pour recalibrer au besoin le traitement. C’est un luxe que la Polyclinique ne peut plus se payer.

Et quand les patients insistent pour prendre rendez-vous avec un spécialiste on les renvoie systématiquement à la généraliste. La petite bonne nouvelle – mais alors là toute petite – c’est qu’on aurait déniché une remplaçante, a confié discrètement un membre du personnel. Sauf que c’est pas gagné…

La dame est très loin d’être emballée par le poste qu’on lui propose. Elle est certainement refroidie par les mêmes travers qui ont fini par user les nerfs de celle qui s’est sauvée. La direction fait tout pour la convaincre de rejoindre la clinique, en lui promettant monts et merveilles – elle n’est pas dupe -, mais aux dernières nouvelles elle hésite encore.

Pendant que la potentielle remplaçante prend tout son temps pour réfléchir les patients prennent leur mal en patience. De toute façon ils n’ont guère le choix. Ceux qui en ont la possibilité se sont rabattus sur les cliniques privées. Les autres doivent s’en remettre au Ciel… et continuer de souffrir en silence. Ainsi va l’hôpital public, déserté par ses meilleurs praticiens qui filent vers des cieux plus cléments – avec la bénédiction des autorités – et ce n’est pas près de changer…

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