Economie

Pourquoi Samir Saïed ne dit rien depuis son retour de Washington, les nouvelles sont si mauvaises?

Pourquoi Samir Saïed ne dit rien depuis son retour de Washington, les nouvelles sont si mauvaises?

A part l’annonce de la reprise des travaux entre la Tunisie et la Banque mondiale (BM) on ne sait rien des suites des Réunions de printemps du Groupe de la BM et du FMI. Rappelons que le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed, y était – du 10 au 16 avril à Washington. Mais motus depuis son retour. Quid du 1,9 milliard de dollars que la Tunisie négocie depuis plus de 12 mois ? Quand et comment toucher ce pactole dont le pays attend beaucoup – surtout les décaissements des autres bailleurs ? Mystère…

Le moins qu’on puisse dire est que les autorités tunisiennes se complaisent dans le flou artistique, qui est pourtant le pire ennemi de l’économie et de l’investissement, et ça nos responsables le savent pertinemment. Mais voilà, sous le ciel tunisien on aime louvoyer, lambiner, transiger. Même une position claire et nette sur l’avenir de tout un pays on ne l’a pas, que dire du reste, de tout le reste.

On aurait pu penser que les propos du directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI traduisaient les derniers soubresauts avant la fumée blanche. Que nenni. La dernière fois qu’on a entendu parler du prêt c’est même l’institution internationale qui exhortait la Tunisie à sauter le dernier pas. Entendez par là convaincre le chef de l’exécutif, Kais Saied, de donner enfin un feu vert explicite sur la conclusion d’un accord définitif autour des réformes – forcément douloureuses…

Chat échaudé craignant l’eau froide, la confiance ne règne pas au FMI depuis la sortie fracassante du président de la République le 6 avril. Déjà que la Tunisie inquiétait avant le pavé de Monastir, que dire après. On n’en est là, hélas. Certains – je parle de ceux qui se définissent comme des anti-occidentaux – ont pu penser qu’il suffisait de sous-entendre que Tunis fait mouvement vers les BRICS pour que l’Occident, terrifié, desserre les cordons de la bourse. Il n’en sera rien.

Le FMI exige toujours les mêmes garanties, et peut-être même davantage depuis que Tunis s’amuse à dire la chose et son contraire, à faire un pas en avant et deux en arrière. Quant aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et bien là aussi rien de solide à se mettre sous la dent. D’ailleurs BRICS c’est vite dit, il s’agit plutôt de la Chine…

Le Brésil est certes une puissance agricole mais ses problèmes sociaux sont tels qu’il n’a aucune marge de manoeuvre pour filer de l’argent à qui que ce soit.

La Russie est empêtrée dans les affres que l’ont sait – la guerre en Ukraine – et n’a certainement pas des sous à prêter ou investir ailleurs. Du reste même avant tout ça Moscou n’investissait pas ailleurs. Ne pas confondre les dépenses faramineuses des oligarques à l’étranger avec des investissements.

L’Inde a beau être la 5ème puissance économique mondiale elle n’en a pas moins des défis colossaux à relever : Pauvreté chronique de la majorité de la population, l’industrialisation dans un territoire immense, etc.

L’Afrique du Sud, deuxième puissance économique du continent africain, n’arrive même pas à fournir de l’électricité à tous ses habitants.

Donc concrètement il ne reste que la Chine, deuxième puissance économique de la planète. Certes Pékin ne manque pas de problèmes, surtout les disparités sociales et un développement très inégal dans le pays. Mais les Chinois, grâce à leurs excédents commerciaux, ont des banques publiques et des fonds d’investissement très costauds, avec des centaines de milliards à investir ou prêter. Mais encore faut-il bien préparer ses dossiers pour aller vers le géant chinois…

Le président tunisien a pris langue avec son homologue chinois en Arabie saoudite en décembre 2022. Il était même question d’une invitation à se rendre à Pékin. Mais depuis plus rien, aucun bruit. Sur ça aussi on attend Kais Saied. Mais pas que lui, Samir Saïed également. En attendant les “Routes de la Soie” – la Chine – que le ministre de l’Economie commence par nous dire ce qu’il a ramené de Washington. Ça serait bien, non ?

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