Economie

Qui veut priver les tunisiens de manger des volailles ?

Qui veut priver les tunisiens de manger des volailles ?

Les prix de la plupart des biens de consommation, en particulier au cours la période récente, ont atteint des niveaux record. Beaucoup de citoyens souffrent de la baisse drastique de leur pouvoir d’achat et beaucoup de produits de base se font de plus en plus chers et rares à l’instar des viandes de volailles dont les prix viennent de s’envoler…

C’est dans ce contexte que Brahim Nefzaoui, président de la Chambre nationale du commerce en détail de volailles vient de critiquer hier mardi 23 août 2022 dans une déclaration aux médias la hausse des prix de vente des viandes de volailles aux commerçants par les grandes sociétés de production, avec une augmentation estimée à trois dinars par kilogramme voire plus. Le taux de la hausse des prix de vente au détail par rapport à la semaine dernière est de 25%.

Nefzaoui a indiqué que les commerçants ont été surpris par l’augmentation des prix par les grandes sociétés qui ont baissé en parallèle les quantités du poulet prêt à la consommation de 12 à 8 mille tonnes, ce qui signifie l’existence d’une manœuvre de spéculation, selon ses dires.

Rappelons que l’aviculture en Tunisie est un secteur stratégique. Elle représente 33% de la production animale, 12% de la production agricole, 59% de la production de viande et offre 15000 emplois. Après 2011 et particulièrement en 2012, le secteur a connu une libéralisation alors qu’il était basé depuis 1987 sur un système de quota et de programmation des importations. Cette libéralisation a été établie sans toutefois mettre en place une solution de remplacement ce qui a entrainé la perturbation de la chaîne de production.

Vu la démission des autorités de tutelle, le secteur n’a cessé de connaitre durant la dernière décennie des crises récurrentes de plus en plus sévères. Ces perturbations ont souvent pour origine la désorganisation des circuits d’approvisionnement et de commercialisation et l’emprise croissante des spéculateurs et contrebandiers.

En outre, les importations anarchiques ont favorisé l’émergence de nouveaux acteurs, tels que les contrebandiers, les intermédiaires et a renforcé la position de certaines sociétés qui se sont transformées en simples rentiers faisant leur business au détriment des éleveurs et des créateurs de valeur ajoutée.

L’emprise de ces acteurs sur les ressources du secteur et leur effet néfaste sur les petits éleveurs a été ignorée par les gouvernements successifs qui se sont progressivement désengagés de l’encadrement et du soutien de ce secteur vital sous la pression de ces lobbies qui ont investi aussi la vie politique et qui ont su soutirer de nouveaux avantages en écrasant au passage, petits éleveurs et consommateurs.

 

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