Economie

Rapport : La dépendance aux importations du blé tendre atteint 84%

Rapport : La dépendance aux importations du blé tendre atteint 84%

L’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE), un organisme de recherches indépendant, vient de publier un rapport d’évaluation intitulé «Les limites d’une politique de sécurité alimentaire : le cas de la filière céréalière ».

D’après le rapport, le secteur céréalier constitue un axe stratégique de l’agriculture tunisienne, représentant 13% de la valeur ajoutée agricole, 42% de la superficie agricole, 27% du total des exploitations agricoles et 9% de l’emploi agricole total.

De plus, étant la base de la ration alimentaire des tunisiens, les céréales constituent en moyenne 13% des dépenses alimentaires des ménages, soit environ 4% des dépenses globales.

Selon l’OTE, c’est à partir des années 80, que la politique agricole commence à fournir un ensemble de mesures d’interventions sur le marché intérieur et des mesures à la frontière pour soutenir tout particulièrement le secteur céréalier.

Ces mesures de soutien visaient initialement à garantir des revenus suffisants et stables aux céréaliculteurs, une autosuffisance pour le pays à l’égard de certains produits, ainsi qu’une offre de prix abordable à la consommation (produits de première nécessité). Mais cette politique va évoluer vers le recours aux importations, malgré un potentiel de production céréalière locale assez important à l’échelle nationale. Ce choix a néanmoins montré ses limites au regard de la détérioration des équilibres de la balance des paiements et du budget de l’État et du renchérissement des prix des produits céréaliers importés.

Sous cet angle, l’OTE indique que durant la période 2008-2018, la dépendance aux importations a été en moyenne de l’ordre de 57.35%, toutes céréales confondues. Ces dix dernières années, la demande intérieure en blé tendre est assurée à 84.21% par les importations. Quant au blé dur et à l’orge,, ils sont dépendants des importations, respectivement, à raison de 40.69% et 50.81% pour la même période 2008-2018. Cette situation est considérée comme insoutenable.

De plus, et bien que la Tunisie souffre d’une pénurie régulière en eau de surface, il a été noté que les observateurs ne cessent de constater la tendance effrénée vers l’extension des périmètres irrigués et le recours accru à l’irrigation d’appoint, ce qui a génère une surexploitation des ressources souterraines et une dégradation de la qualité de l’eau.

Il apparait ainsi clairement que la Tunisie n’a pas déployé les efforts nécessaires à la promotion de la production céréalière locale en optimisant l’utilisation des ressources en eau. En faisant le choix de recourir aux importations et en l’argumentant par un gain en termes de ressources en eau et par des chiffres globaux de « sécurité » alimentaire, les autorités n’ont  pas privilégié une vision à long terme de souveraineté alimentaire qui placerait au premier rang la préservation et le développement durable des ressources hydriques en lien avec les modes de production et de consommation alimentaires.

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