Economie

Rapport – L’investissement en capital affecté par la conjoncture instable (2/2)

Rapport – L’investissement en capital affecté par la conjoncture instable (2/2)

Affecté par une conjoncture instable le private equity a subi pour la troisième année constitutive une baisse d’activité, selon le dernier rapport de l’Association Tunisienne des Investisseurs en Capital (ATIC).

L’offre au profit des investissements de taille importante est actuellement peu développée en raison de la concurrence des banques attirées par ce segment, précise le rapport.

Un recentrage sur les industries diverses et les industries agroalimentaires

D’après le rapport de l’ATIC, les acteurs du capital investissement continuer d’investir dans les industries diverses et les industries agroalimentaires avec une part respective de 25 et de 21% en 2021.

Par contre les acteurs ont tendance à réduire leurs investissements en faveur du secteur du tourisme et loisirs (8% en 2021), les industries du textile et habillement (3% en 2021) et les sociétés technologiques (2% en 2021). Une orientation vers les investissements durant droit a avantages fiscaux accordés au titre des bénéfices et des revenus réinvestis.

Selon les données révélées, les investissements ouvrant droit aux avantages fiscaux accordés au titre des bénéfices et des revenus réinvestis réalisés en faveur des entreprises situées dans des zones de développement régional au dans le cadre de projets en restructuration ont accaparé 70% du total des investissements. Les investissements sont financés en grande partie par des fonds défiscalises levés sur le marché intérieur à condition de les utiliser à des fins spécifiques. Les investissements en capital ont accaparé 90% des investissements réalisés.

Les acteurs du capital investissements jusqu’alors essentiellement présents sur le segment investissements en capital ont diversifié leur offre en proposant des produits en mezzanine, montrent l’analyse présentée par l’ATIC concluant que la part des investissements en capital dans le total reste toutefois prédominante (90% en 2021).

En se référant aux informations publiées, pour ce qui est des montants désinvestis l’année 2021 a été marquée par une forte progression des cessions (+73%) pour atteindre un montant total de 194 MD, répartis sur 179 opérations, contre 112 MD en 2020. Les exits ont été consenties principalement en faveur des promoteurs (80%).

 

Perspectives et leviers de développement du secteur de l’investissement en capital

Les observateurs et les acteurs du secteur de l’investissement en capital sont presqu’unanimes que malgré l’évolution du cadre réglementaire le régissant, celui-ci demeure relativement jeune en Tunisie. Et pourtant, il s’agit d’un secteur de plus en plus porteur. Il s’est effectivement développé durant la dernière décennie où il a été constaté que les levées de fonds étaient en progression continue.

Néanmoins, les économies des pays du sud de la Méditerranée notamment la Tunisie, le Maroc, l’Algérie et l’Egypte offrent des potentiels de croissance très importants. Pour cette raison, les investisseurs sont aujourd’hui très intéressés par l’investissement dans ces pays surtout que les pays du Nord ont freiné relativement l’exercice de l’investissement en capital pour des raisons de portée fiscale. Du coup, ils ont opté pour des investissements dans des fonds établis dans les pays du Sud.

Plusieurs observateurs considèrent que le secteur reste encore timide en Tunisie. Il ne remplit pas pleinement sa fonction de soutien à l’économie, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, bien que le législateur ait essayé d’adapter le cadre règlementaire et d’opter pour un cadre fiscal très incitatif, cela reste encore insuffisant et rigide. Il y a eu une évolution claire et nette et le potentiel est énorme, mais il reste encore limité.

Ces limitations peuvent être levées pour que le secteur joue pleinement son rôle, qui est le soutien des PME et de l’économie nationale sachant qu’en Tunisie, trois formes de financement existent : les crédits conventionnels auprès des banques, l’introduction en Bourse qui ne s’adresse pas aujourd’hui aux TPE, et l’investissement en capital.

On recommande souvent et à cet effet, pour développer le secteur d’adopter des mécanismes de diversification et d’amplification de la palette des instruments financiers tels que les top options qui permettent d’aligner les intérêts des investisseurs, des managers et de la société type, les LBO (Leveraged buy-out : rachat avec effet de levier) qui sont fondamentaux et qui doivent être libéralisé, les fonds de retournement avec facilitation de leur application outre la fin des restrictions en matière de participation (minoritaire, majoritaire…) avec le développement d’un marché dynamique de cession et de reprise avec des avantages et une ouverture du marché alternatif aux TPE ainsi qu’une mise en place de structures de repreneurs.

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