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Revue de la semaine du 09 au 16 septembre 2022: La nouvelle loi électorale voit finalement le jour

Fidèle à son agenda, Kais Saïed est en train d’exécuter son plan! La nouvelle loi électorale a vu le jour avec un mode de scrutin uninominal à deux tours, de nouvelles conditions de candidatures aux élections législatives et des conditions de financement des campagnes électorales durcies.

Le président de la République Kais Saïed et ses alliés politiques, qui semblent être très satisfaits, de cette loi signent et persistent: les élections législatives se dérouleront le 17 décembre prochain.

Cela soulève plusieurs questions chez les forces de l’opposition, les observateurs et les professeurs de droit constitutionnel qui prévoient un climat électoral tendu et un Parlement sans prérogatives et s’interrogent: dans quelle mesure cette loi est-elle vraiment applicable ?

Actualités politiques 

La publication de la nouvelle loi électorale dans le JORT suscite des réactions divergentes 

Après la parution de la nouvelle loi électorale dans le JORT, l’analyste politique Slaheddine Jourchi a rappelé que la loi en question n’a pas été élaborée suivant une méthode participative ou collaborative assurant qu’il prévoit un climat électoral tendu marqué par des conflits entre les composantes politiques, les sympathisants du président de la République Kais Saïed et ses alliés politiques.

” Cette loi reflète parfaitement les positions et les aspirations de Kais Saïed. Elle a pour objectifs de marginaliser les partis politiques, réduire leur rôle et les pousser à ne pas prendre part aux activités des institutions représentatives et se retirer de la vie politique. Nous n’aurons pas un Parlement politique mais plutôt un assemblée fragmentée composée d’individus contraints d’établir des relations entre eux pour pouvoir réaliser les objectifs souhaités” a expliqué Slaheddine Jourchi faisant savoir que tous ces inconvénients pourraient mettre en doute l’intégrité du processus électoral.

Mohsen Nabti, porte-parole du Courant populaire a considéré que le mode de scrutin proposé actuellement est le plus adéquat pour le pays indiquant que l’opinion publique rejette l’expérience parlementaire précédente et revendique un changement radical pour surmonter la conjoncture actuelle.

Énumérant les nouvelles conditions imposées aux participants à la course au Palais de Bardo, le dirigeant du Courant populaire a mis l’accent sur l’importance du concept du parrainage qui mettra fin aux candidatures aléatoires.

Il a, dans le même sens, mis en avant la proposition du parti pour éviter un paysage parlementaire dispersé.

Pour sa part, le professeur de droit constitutionnel Abderrazzek Mokhtar a considéré que Le mode de scrutin proposé représente un environnement propice pour les “maux électoraux” possibles ajoutant que le Chef de l’État a dessiné la scène électorale comme il l’a fait avec la scène constitutionnelle.

De l’autre côté, le professeur Sghaier Zakraoui a assuré qu’avec “les prérogatives pharaoniques” de Kais Saïed, la loi électorale n’a plus d’importance.

Arrestations et décisions judiciaires de la semaine 

Des sources bien informées ont assuré à Tunisie Numérique, que le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a ordonné mercredi dernier aux agents de l’Unité centrale de lutte contre le terrorisme à Bouchoucha de détenir l’ancien député Ridha Jaouadi, Hichem Saadi, Bechir Ben Hassen, Fathi Saidi.

Il a, également, ordonné la libération de l’ancien député Mohamed Affes tout en poursuivant l’enquête dans l’affaire du réseau suspect d’envoi vers les zones de conflits.

Le juge d’instruction près le pôle judiciaire financier a auditionné deux ex-cadres des douanes, dans le cadre de l’enquête autour des malversations dans la gestion d’une marbrerie à El Mnihla.

L’ancien dirigeant du mouvement Ennahdha Habib Ellouze a été arrêté dans la matinée de ce mercredi 14 septembre 2022, à son domicile à Sfax par l’unité antiterroriste d’El Gorjani, a assuré le secrétaire général du bureau régional d’Ennahdha à Sfax, Habib Idriss, à une radio privée.

Le parti islamiste d’Enahdha a condamné, cet après midi, à travers un communiqué, l’arrestation du dirigeant du parti, Habib Ellouz. Et ce, dans le cadre de l’affaire de l’envoi des jihadistes aux foyers de tension.

Ennahdha condamne cette campagne d’arrestations qu’elle juge sans fondements, ainsi que la campagne de dénigrement du parti qui l’accompagne, et promet de poursuivre en justice toute partie qui se hasarderait à divulguer le secret de l’instruction.

Le juge a décidé de les garder en état de liberté provisoire, tout en leur interdisant de quitter le territoire jusqu’à la fin de l’enquête.

Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tunis a refusé la demande de libération présentée par le collectif de défense de l’ancien porte-parole du ministère de l’intérieur.

A noter que ce dernier est en état d’arrestation pour une affaire d’abus de pouvoirs et d’extorsion de fonds. Comme il est sous le coup d’un autre mandat d’arrêt dans l’affaire d’Instalingo!

Les agents de la brigade centrale de lutte contre le terrorisme a arrêté l’ex-directeur de la police des frontières mis à la retraite d’office, Lotfi Seghaïer. Et ce pour sa supposée implication dans l’affaire de l’envoi des jihadistes vers les zones de conflit.

Actualités sociales 

Fin du marathon des négociations sociales: Les salaires de la fonction publique seront majorés

Le gouvernement a louvoyé, lambiné, feint d’ignorer les appels du pied de l’UGTT et a surtout fait perdre au pays un temps précieux avant de l’avouer enfin publiquement : Sans un accord formel avec la centrale syndicale le Fonds monétaire international (FMI) ne donnera pas un rond. C’est le ministre de l’Emploi et porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, qui l’a dit ouvertement ce mardi 13 septembre…

Ce sera 3,5% à l’arrivée et pas les 5% que réclamait l’UGTT. Tout ce tintamarre pour ça, diront certains. Une hausse salariale qui n’est même pas du niveau de l’inflation, laquelle est officiellement aux alentours de 7%, au bas mot, même s’il faut se méfier des chiffres balancés par les autorités en la matière. On ne le sait que trop : La cherté de la vie est un sujet anxiogène pour les populations et donc forcément dangereux pour tous les gouvernements. Reste les enseignements de cette affaire, âprement négociée en personne par la cheffe du gouvernement, Najla Bouden et le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi…

Cherté de vie, où va-t-on ?

Le secrétaire général régional de la chambre syndicale du tourisme, du commerce et des industries alimentaires, à Ben Arous, Souhail Boukhris, a assuré que les usines de jus, de Yoghourt, de bissons gazeuses, ainsi que les biscuiteries ont suspendu leurs activités. Et ce pour manque de sucre.

Dans une intervention radio, le membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) chargé des grandes cultures Mohamed Rejaïbia s’est exprimé sur le prix du litre de l’huile d’olive qui pourrait atteindre 15 dinars.

L’expert en économie, Ezzeddine Saïdane a assuré que l’Etat ira, très probablement, dans le sens de lever, totalement, les subventions des carburants, pour pouvoir faire face à la conjoncture économique actuelle.

Il a ajouté que c’est d’autant plus probable que l’Etat n’a pas procédé à l’ajustement automatique et périodique des prix des carburants, depuis le mois d’avril dernier. Et ce, pour des raisons purement politiques!

La cherté de vie a même touché les tarifs des crèches et des jardins d’enfants, Nabiha Kammoun, présidente de la Chambre nationale des jardins d’enfants et des crèches a expliqué, ce mercredi 14 septembre 2022, sur une radio privée  que ce secteur passe par un ensemble de problèmes qui ont engendré une hausse des tarifs.

Elle a noté que parmi les difficultés, le nombre réduits d’enfants et le fait que les écoles publiques accueillent désormais des enfants dans l’âge des classes préparatoires. S’ajoute à ceci une augmentation des charges pour les ménages.

Majoration des prix des allumettes et du jeu de cartes “Chokbba’… Prix des cigarattes inchangé

Les prix des viandes rouges vont dépasser dans quelques semaines les 40 dinars

L’UTAP appelle à augmenter le prix du lait à la production 

Ma Vie: Couple avec 02 filles de Cité El Intilaka

Ma vie: Couple avec 02 filles de Cité El Intilaka

Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.

Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.

 

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