Ça devait finir par arriver au rythme où vont les choses. La peur, clairement, commence à changer de camp au point que le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, a décidé de sauver les siens en s’aménageant un bunker antiatomique de 800 places. L’information a été livrée par The Moscow Times et reprise par Courrier international…
Et les faits corroborent ce vent de panique qui souffle sur la capitale russe, Moscou, depuis que les drones ukrainiens le visent. Les moscovites commencent à vivre dans leur chair ce que leur armée fait subir aux civils ukrainiens depuis le 24 février 2022. Un bunker de 800 places, «en un temps record», pour planquer “la crème” moscovite, on ne peut pas dire que la sérénité règne chez ceux qui étaient censés avaler l’Ukraine en un clin d’oeil.
On a appris que le bâtiment sera installé sous l’hôpital clinique central de la direction administrative du président de la Fédération de Russie, dans la capitale. Donc le cercle de Poutine y sera logé si les choses tournaient mal. Et les citoyens lambda me direz-vous ? Et bien ils n’auront qu’à se serrer comme des sardines dans les autres abris souterrains. En Russie ce qui compte c’est l’élite et le reste, tout le reste, est accessoire. Rien n’a changé depuis l’Union soviétique…
Ce bunker pas comme les autres, baptisé officiellement «structure de protection de la défense civile», devrait être livré d’ici le 20 décembre 2023, d’après les termes du contrat paraphé par la présidence russe le 26 mai et que The Moscow Times a consulté. En cas d’assaut nucléaire cette planque antiatomique doit être en mesure de sécuriser ses “résidents” face au souffle d’une explosion et des radiations qui s’ensuivraient dans un rayon de 10 kilomètres. On a également appris que 35 millions de roubles – quelque 400 000 euros – seront décaissés pour financer cette installation qui comporte plusieurs entrées et sorties de secours…
Par ailleurs le bâtiment sera doté d’un système de ventilation et de chauffage hi-tech pour que toutes les «procédures médicales en temps de guerre» puissent être effectuées. Sont prévus également des systèmes de communication spéciaux pour échanger des informations classées Top secret.
De toute évidence la contre-offensive ukrainienne est dans tous les esprits en Russie. La guerre s’est déjà déplacée dans le territoire russe et les habitants de la région frontalière de Belgorod essuient régulièrement les incursions de combattants russes pro-ukrainiens. La panique gagne du terrain au sein des populations russes et montera crescendo à mesure que Kiev rendra tous les coups qu’il a pris depuis 15 mois.
Quant à Poutine on connait son obsession pour sa sécurité et la crainte que lui inspire une mort violente. Ce bunker antiatomique s’ajoute aux autres dépenses pour échapper à ses nombreux ennemis, à toutes ces familles qu’il a endeuillées, en Russie, en Ukraine et ailleurs dans le monde…
Entre janvier et mai 2023 le Kremlin a dépensé 15 milliards de roubles – près de 172 millions d’euros – pour sécuriser ses arrières. C’est une hausse de près de 15% par rapport à l’an dernier à la même période, d’après la même source. C’est une illustration de plus de ce qu’a dit le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken le 2 juin 2023 : “La guerre d’agression (de Poutine) a été un échec stratégique, diminuant considérablement la puissance militaire, économique et diplomatique de la Russie ainsi que son influence pour les années à venir».
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