Invitée à l’émission Cappuccino sur Cap Fm, Salma Elloumi, présidente du parti Al Amal a tenu à s’exprimer à propos de la situation sanitaire du pays vu la propagation rapide de la COVID-19 ainsi que du nouveau projet politique Al Amal.
Salma Elloumi a exprimé son soutien aux décisions du chef du gouvernement. Elle a tenu à préciser que la parti a organisé récemment un atelier animé par des experts internationaux et nationaux spécialisés dans les pandémies. Il en ressort de cet atelier que compte tenu des informations accumulées sur le virus depuis son apparition, la stratégie à mettre en place doit être évolutive.
En effet, on connaît mieux le virus, il y a des traitements et autres protocoles mis en place dans certains pays pour soigner les patients.
Les décisions prises par le chef du gouvernement ne couvrent que 50% des mesures qu’il fallait prendre
La vague 2 de la pandémie a été marquée par une augmentation importante du nombre de victimes.
D’ailleurs, compte tenu de la situation préoccupante, le parti Al Amal a publié un communiqué prévoyant d’autres mesures complémentaires qui permettraient d’être plus efficace face à la pandémie.
Ces mesures sont :
- La distribution des bavettes gratuitement ou à prix symbolique aux élèves et étudiants. Ceci permettrait d’assurer qu’au moins 50% des personnes portent cette protection essentielle.
- Une redistribution des lits dans les hôpitaux ;
- S’appuyer sur les hôpitaux de circonscription et les médecins de première ligne pour décongestionner les grands centres hospitaliers et lever la pression sur les médecins souvent saturés ;
- Le Ministère de la santé doit transmettre les protocoles thérapeutiques (comme c’est le cas en France, en Allemagne ou en Belgique) et assurer la disponibilité des médicaments nécessaires. Ceci permettra aux médecins de proximité d’intervenir et de prendre en charge les patients qui n’auront pas à se déplacer à l’hôpital ou à faire appel aux services d’urgence pour intervenir. Seuls les cas graves seraient acheminés vers les hôpitaux
- Un meilleur redéploiement des médecins et du personnel paramédical au sein des hôpitaux ;
- Replanifier les traitements non urgents hors ceux du cancer ;
- Concrétiser le partenariat avec le secteur privé même dans le transport puisque le transport public n’est pas suffisant. Ceci permettra d’alléger la charge globale ;
- Protéger les staffs médicaux et paramédicaux ainsi que les agents sécuritaires sur le terrain.
Une vraie crise économique touche le pays et la COVID-19 a aggravé la situation
Selon Salma Elloumi, on a observé déjà depuis 10 ans un recul de l’investissement, voire un gel dans certains secteurs.
Cette pandémie a aggravé la situation de manière notable. Des décisions doivent être prises et la scène politique actuelle affecte négativement la stabilité tant recherchée par les investisseurs.
Salma Elloumi parle surtout de stabilité fiscale et réglementaire qui ne peuvent être garanties qu’à travers une stabilité politique. Le tourisme a été particulièrement touché mais également l’artisanat qui représente plus de 500 000 professionnels.
En évoquant l’artisanat, Salma Elloumi a souligné le rôle crucial de la femme dans ce secteur. Malheureusement la femme est le maillon faible puisque souvent intervenant de manière informelle sans aucune couverture sociale. Ces travailleuses de l’ombre ont été sévèrement touchées par la crise du tourisme.
Des programmes spécifiques aux femmes sont prévus à cet effet. D’ailleurs le parti Al Amal prévoit la participation active des femmes et hommes artisans dans le comité politique et exécutif du parti.
Il y a un consensus que le régime politique et électoral actuel est un échec et qu’il faut le changer
Salma Elloumi a parlé également de 3ème république où la présidence de la république doit avoir plus de prérogatives étant donné son élection directe par le peuple avec un régime parlementaire ‘‘modéré’’.
Elle estime que le chef du gouvernement a actuellement en main tout le pouvoir exécutif et n’hésite pas à qualifier cette situation de ‘‘Tête divisée sur deux’’.
Le projet d’Al Amal a été amorcé tout suite après les élections. Un chiffre alarmant doit être pris au sérieux : 60% des électeurs ne savent pas pour qui voter. Ces électeurs ont vécu une désillusion et sont dans le désarroi total.
Il faut se concentrer sur les vrais problèmes du citoyen. Ce dernier est de plus en plus distant de la politique. Ses préoccupations principales sont le pouvoir d’achat, l’éducation des enfants, la santé, tout le reste est secondaire.
La prochaine période sera consacrée aux préoccupations réelles de la population
Salma Elloumi insiste sur l’impératif de se concentrer sur les 60% de non votants et de connaître les attentes des tunisiennes et des tunisiens. Une attention particulière sera apportée à la femme, pilier de la société, ainsi que les jeunes.
Elle a évoqué au passage les problèmes quotidiens des tunisiens qui sont aujourd’hui financièrement incapables de s’en sortir.
C’est de ces problèmes au quotidien qu’a émané l’idée de former une coordination constituée de personnalités nationales patriotes sans aucune prétention politique et voulant aider leur pays.
Ce projet sera basé sur un Think Tank qui bâtira les politiques publiques dans l’économie, l’industrie, l’agriculture, le transport, la santé, l’éducation,…
On doit repositionner l’éducation comme ascenseur social. La valeur travail est primordiale.
Une académie politique sera également érigée pour former la nouvelle génération de dirigeants.
Le parti Al Amal n’est pas un nouveau parti. Ahmed Nejib Chebbi, Ridha Bel Haj, des anciens membres de Nidaa Tounes et des personnalités politiques indépendantes ont récemment rejoint les rangs de cette nouvelle formation.
Il ne faut pas regarder en arrière mais rebâtir l’avenir.
Salma Elloumi a fini par lancer un appel à toutes les structures, sans exclusion aucune, pour s’allier à ce projet pour le bien de la Tunisie.
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