Economie

Selon les chiffres du ministère des finances, le budget est équilibré ou presque !

Selon les chiffres du ministère des finances, le budget est équilibré ou presque !

Le programme de réformes sera présenté, début septembre, au Fonds monétaire international (FMI), vient d’assurer le ministre de l’Economie et de la planification, Samir Saied, tout en insistant sur la nécessité d’un consensus national afin d’identifier des solutions à la situation critique que traverse l’économie.

Toutefois, des données publiées aujourd’hui mardi 30 août 2022 par le ministère des finances montrent que la situation économique et financière du pays n’a rien de critique, au contraire, à fin juin dernier, le budget est proche de l’équilibre, les ressources de l’Etat sont en net accroissement et les charges budgétaires sont largement maitrisées…

Budget proche de l’équilibre

Les chiffres publiés aujourd’hui par le ministère des Finances, avec un grand retard comme toujours, dans son bulletin de suivi du budget à fin juin 2022 indiquent que la balance budgétaire de la Tunisie est légèrement déficitaire pour 470,8 millions de dinars (MD), contre un déficit de 1900,9 MD pour la même période de 2021.

Selon les chiffres du ministère, l’amélioration assez remarquable de la balance budgétaire qui est presque proche de l’équilibre est due principalement à la hausse de recettes fiscales à hauteur de 19% qui se sont élevées de 14,7 milliards de dinars à fin juin 2021 à 17,5 milliards de dinars au terme du premier semestre écoulé.

Une variation importante et qui est difficilement explicable d’autant plus qu’elle provient de la hausse des impôts indirects (+1,9 milliards de dinars ou 21,9%) et ce, malgré la baisse de la consommation, privée et publique, en raison de l’inflation galopante et de l’aggravation des pénuries.

Le ministère des Finances a également signalé un faible taux de réalisation par rapport aux prévisions des dépenses d’interventions (compensation et transferts aux familles nécessiteuses) qui ne dépasse pas 28,4% à fin juin dernier et ce, en dépit de la hausse vertigineuse des charges d’importation des carburants et des produits de base relayée sans cesse dans les communications des ministres de l’énergie, du commerce et de l’agriculture outre les informations diffusées par la banque centrale, dans ce sens.

Des ressources de trésorerie « négatives » !

Sur un autre plan, les données bulletin du ministère révèlent que les ressources du trésor, ont baissé à fin juin 2022 de 23,1%, atteignant 5,4 milliards de dinars, contre 7 milliards de dinars pendant le 1er semestre de 2021.

Sous cet angle, les ressources d’emprunt ont augmenté durant la période juin 2021-juin 2022 de 7,3 à 8,7 milliards de dinars soit une progression de 1,5 milliards de dinars ou 20,3%. 

Néanmoins, le bulletin du ministère des finances pour le suivi du budget de l’Etat au titre du premier semestre écoulé montre que la rubrique « autres ressources de trésorerie » présente un solde négatif de 3,3 milliards de dinars. Une première en fiances publiques puisque toutes les ressources budgétaires fiscales et / ou provenant d’emprunts doivent obligatoirement être positives.

Loin des chiffres de suivi du budget du ministère des finances qui sont totalement non concordantes avec la réalité de la crise économique sévère que traverse la Tunisie et les évaluations de plusieurs structures internationales et nationales dont notamment la banque centrale, il est important de rappeler que la loi des finances 2022 prévoit un déficit budgétaire de 8,6 milliards de Dinars, soit 6,2% du PIB projeté et qui peut atteindre 9,7% du PIB.

Les besoins en nouveaux emprunts s’élèvent à 20 milliards de Dinars, soit 35% environ du montant du budget, détaillés ainsi : 12,7 milliards de dinars en emprunts extérieurs et 7,3 milliards de dinars en emprunts sur le marché local. 

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