Politique

« Soft power » Vs « realpolitik »

« Soft power » Vs « realpolitik »

24 heures d’intervalle. Un journal (et pas des moindres). Le même journaliste. Deux articles. Un angle d’attaque. Une cible : la Tunisie. Plutôt les relations tuniso-marocaines à la suite de l’accueil réservé par le président de la République tunisienne à Brahim Ghali, chef du Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui. Décidément, la Tunisie fait vendre. Récit !

« Un crime de lèse-majesté ». Telle est l’impression qui se dégage quand on survole les médias marocains ou qu’on lise une certaine presse internationale. Décidément, la pilule « Saïd et Polisario » ne passe pas. Les Marocains sont en rogne. La machine du « soft power » carbure à fond. Et des fonds, elle va en coûter au Royaume chérifien.

En l’espace de 24 heures, le journal français Le Monde publia, coup sur coup, deux articles à charge. Ils sont, respectivement, signés par Frédéric Bobin. Journaliste de carrière ayant officié comme correspondant du quotidien français en Tunisie pendant quatre ans (entre mars 2015 et septembre 2019).

Les titres se passent de tout commentaire : le premier « L’ombre portée de l’Algérie sur une Tunisie fragilisée », publié hier, 15 septembre à 13 h 00. Le deuxième « L’Algérie enrôle la Tunisie dans son conflit avec le Maroc » est paru, aujourd’hui 16 septembre à 06 h 30.

Deux missives sur quasiment le même sujet et en le laps d’une journée ? Un peu étrange pour ne pas le relever. N’est-ce pas ?

Mais inutile d’enjamber le pas aux Marocains et de partir dans des théories complotistes à quat’sous.

Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres ! Le Monde fait son travail. Là où le bât blesse, c’est au niveau de la communication de Carthage. Plutôt l’absence de communication de la présidence de la République tunisienne. Une absence injustifiée. Remarquée. Préjudiciable.

L’Algérie est, et sera, un allié plus important que le Royaume chérifien. Du moins, ce n’est pas le pays qui concurrence les exportations du phosphate tunisien. Au-delà, l’Algérie est un allié militaire de premier ordre. La sécurité des frontières en dépend. C’est du droit légitime de la Tunisie de compter sur ses voisins pour assurer et renforcer sa sécurité. Si l’Union Européenne ; avec toute la force militaire et logistique ; le fait avec la Tunisie, petit pays sans ressources notables, alors Tunis est en droit d’opter pour la « realpolitik ». Par définition, il s’agit d’un choix de politique internationale basée sur des considérations de rapports de force et de possibilités concrètes ; sans influence idéologique.

Certes, Carthage use de « realpolitik » aux relents populistes certains. Mais cela vaut mieux que le « Delenda Carthago » (Carthage est à détruire.) que semble prôner nos amis marocains.

Le chef du gouvernement marocain affirma, « on n’oubliera pas » (ceux qui soutiennent sa cause nationale, mais également ceux qui jouent sur les deux tableaux », en référence à l’accueil du chef du Polisario).

Pour l’instant, Tunis a d’autres chats à fouetter. Mais, pour paraphraser le CdG marocain, « la Tunisie n’oubliera pas » également !

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