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Tunis-UE : Ce que les dirigeants européens n’osent plus faire les députés le font…

Tunis-UE : Ce que les dirigeants européens n’osent plus faire les députés le font…

Cinq parlementaires européens ont remis le dossier de la Tunisie sur la table. Ils ont organisé une conférence de presse hier mercredi 12 juillet pour faire part à l’opinion publique européenne de la persistance en Tunisie de la restriction des libertés et de l’oppression des opposants politiques. Ils ont souligné que ces pratiques ne cadrent pas avec les valeurs de l’Union européenne (UE)…

Les députés européens s’en sont également pris à la Commission européenne et au Conseil pour leur absence de réaction face à ce qu’ils considèrent comme des entorses aux usages démocratiques. Ils dénoncent «l’obsession européenne à obtenir la coopération migratoire» avec la Tunisie alors que sur place les libertés publiques et individuelles reculent, rapporte RFI.

Il est vrai que la question des droits humains et des idéaux démocratiques, clairement, n’est plus la priorité des décideurs européens, les urgences sont ailleurs. Dans la cascade de visites que les autorités tunisiennes ont reçues dernièrement ces sujets, sur lesquels l’exécutif tunisien est très irritable, ont été soigneusement évités. Les temps ont changé.

Même au niveau du Parlement européen, traditionnellement très actif sur ces thèmes, on a réduit la voilure. La dernière fois que les députés européens ont évoqué le cas de Tunis c’était en avril 2023. Les condamnations et les indignations de principe étaient au rendez-vous, le ton ferme, mais ça s’est arrêté là. Ce n’est pas le Parlement européen qui décide de la politique des Etats-membres de l’UE, il se borne à faire des constats, des effets de manche diraient certains.

En mars 2023 les parlementaires européens avaient fait un réquisitoire très sévère contre la Tunisie, une résolution avait été adoptée dans la foulée pour exiger principalement la libération immédiate du patron de Mosaïque FM, Noureddine Boutar. Ce dernier est depuis rentré chez lui et ses co-détenus sont restés, pour répondre de l’accusation complot présumé contre la sûreté de l’Etat…

On ne sait toujours pas précisément ce qui leur est reproché et on a encore moins d’éléments factuels sur les lourdes charges qui pèsent sur ces présumés comploteurs de la République. L’exécutif tunisien s’obstine à dénier à l’opinion publique son droit à l’information. L’âpreté de la conjoncture fait le reste. Il n’y a plus de place pour autre chose que l’inflation, les pénuries, la queue le matin pour avoir sa part de pain, de café, etc.

La chose politique a laissé beaucoup de plumes dans ce quotidien difficile, pour le plus grand malheur des personnalités qui jadis animaient la vie politique et croupissent maintenant dans les geôles de la Mornaguia. Que restera-t-il de ces sujets qui il n’y a pas si longtemps agitaient l’espace public ? C’est la tournure que prendra la crise économique qui apportera une partie de la réponse, une petite partie…

 

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