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Tunisie – Après l’ARP, l’INLUCC, le CSM… Saïed est-il passé au projet de dissoudre Ennahdha ?

Tunisie – Après l’ARP, l’INLUCC, le CSM… Saïed est-il passé au projet de dissoudre Ennahdha ?

Ils sont nombreux les observateurs qui redoutent les conséquences de la stratégie de Kaïs Saïed, pour se défaire de tout ce qui le gène.

Cette stratégie consistant à répéter les attaques contre l’instance ou l’entité à dissoudre, afin de pousser ses partisans à répéter en boucle ces attaques, en passant à la demande expresse de dissoudre cette entité. Par la suite, Kaïs Saïed s’empresse de se plier à la « volonté du peuple », représenté par les quelques dizaines de partisans qui ont répercuté cette demande, et dissout ou gèle cette entité.

Cette stratégie a marché ainsi pour le gel de l’ARP, et on se rappelle la campagne anti ARP qui a commencé crescendo pour atteindre son apogée le 25 juillet à la matinée avec l’attaque de plusieurs locaux d’Ennahdha. Cette stratégie a aussi, marché à merveille pour la dissolution du CSM, quand, en s’appuyant sur les annonces du collectif de défense des martyrs Belaïd et Brahmi, et sur les demandes expresses de ce collectif pour la dissolution du CSM accusé d’avoir couvert les coupables dans les assassinats politique, Saïed a « répondu » à cette volonté…

Et on a commencé, dans certains cercles à envisager que le chef de l’Etat ne se plaise dans cette solution de facilité pour se défaire de tous ses opposants, et on commençait à s’intéresser à Ennahdha. Les observateurs pensent, en effet, que Saïed va s’en prendre directement au parti Ennahdha, et ils commencent à envisager la réaction que pourrait déclencher cette offensive.

Or, il semblerait que Saïed n’en a cure des risques de cette entreprise, et qu’il a, déjà, enclenché le processus pour « s’occuper » d’Ennahdha. En effet, depuis quelques jours, la chorale attitrée de Saïed a commencé à appeler au gel ou à la dissolution de ce parti et, même, à l’emprisonnement de ses cadres. Çà a commencé par les accusations du même collectif de défense des martyrs, puis le sit-in tenu devant le domicile de Rached Ghannouchi, et le tour est joué. Cette offensive a été relayée par des parties politiques, histoire de lui donner plus de consistance, et on imagine que Kaïs Saïed ne tardera pas à se plier à cette « exigence du peuple ».

Reste à savoir si les islamistes vont se laisser faire sans broncher, et, surtout, si leurs amis à l’étranger ne vont pas réagir à l’attaque contre le parti qui était, tout de même, le plus représenté à l’ARP ?

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