Economie

Tunisie – FMI : Prêt contre réformes impossibles…

Tunisie – FMI : Prêt contre réformes impossibles…

Aujourd’hui, lundi, 14 février, la Tunisie entame des négociations techniques avec le Fonds monétaire international concernant un nouvel accord financier qui ne sera pas inférieur à 4 milliards de dollars dont la Tunisie a besoin pour mobiliser des ressources pour le budget en échange de la mise en œuvre de réformes économiques qui pourraient être difficiles.

La mission du Fonds monétaire international effectuera des téléconférences avec les autorités tunisiennes, qui se poursuivront jusqu’au 22 février, afin de continuer les discussions sur l’ensemble des réformes que la Tunisie entend entreprendre.

Avant le début des négociations techniques, le gouvernement de Najla Bouden a révélé un programme de réformes économiques qui sera discuté avec les experts du fonds, notamment la réduction des dépenses de compensation et le gel des salaires, ainsi que la révision de la gestion et la gouvernance des établissements publics.

Samedi dernier, le ministre de l’Economie et de la Planification Samir Saied a déclaré, dans une interview diffusée par la chaîne de télévision officielle, que c’est le gouvernement tunisien qui a demandé les négociations avec le Fonds monétaire international pour aider le pays à surmonter cette étape difficile.

Le ministre a annoncé qu’il était devenu impossible de reporter les réformes majeures requises, suggérant l’augmentation progressive des prix avec le début de la réforme du système de compensation.

La Tunisie se dirige vers une nouvelle réforme économique sous la supervision du Fonds monétaire international, pour obtenir un nouveau prêt de 4 milliards de dollars.

Le représentant du Fonds monétaire international en Tunisie, a souligné le mois dernier que le pays en quête de financements internationaux devait entreprendre « des réformes très profondes », notamment en réduisant les effectifs du secteur public, qui sont « parmi les plus élevés au monde ».

Au terme de ses trois années de mandat, le représentant du FMI a indiqué dans un entretien à l’Agence France-Presse que la Tunisie a connu, en raison de la pandémie de Covid-19, « la plus grande récession économique depuis son indépendance » en 1956.

Mais il a souligné que « les problèmes du pays ont précédé (la pandémie), notamment le déficit budgétaire et la dette publique (elle a atteint environ 100% du PIB fin 2021), qui se sont exacerbés ».

Les observateurs ne s’attendent pas à ce que la voie soit dégagée pour que la Tunisie obtienne l’approbation du FMI pour le nouveau programme de financement en raison du climat social et politique tendu dans le pays à un moment où le Fonds exige des garanties sur un consensus interne sur les réformes.

Le ministre des Finances Sihem Boughdiri a indiqué que le gouvernement compte obtenir un accord avec le Fonds au mois d’avril prochain, qui permettra de mobiliser des ressources extérieures qui ne seront pas inférieures aux 12 milliards de dinars nécessaires au budget.

La dernière coopération entre le Fonds et la Tunisie remonte à 2016, lorsque les autorités ont signé un accord d’une valeur de 2,88 milliards de dollars sur 4 ans.

En 2012, le Fonds a approuvé un programme de réforme économique présenté par la Tunisie, à la suite duquel elle a obtenu un prêt d’un montant total de 1,74 milliard de dollars, divisé en tranches, pour une période de deux ans.

Les réformes demandées à la Tunisie comprenaient l’augmentation des taux d’intérêt, l’augmentation de la flexibilité du taux de change, la réduction du coût des subventions, l’élargissement de l’assiette fiscale et d’autres réformes.

Le prêt, qui sera négocié, est le troisième du genre depuis janvier 2011, et le quatrième dans l’histoire du pays.

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